Présenté à l'automne dernier, cet étrange synthétiseur de Yamaha ne ressemble à rien de connu mais a fait un tabac en Grande-Bretagne, le marché test. Il est aujourd'hui présenté officiellement.

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    Toshio Iwai (à gauche), un musicien qui a contribué au développement de l'instrument, et Yu Nishibori, responsable du projet. © Yamaha

    Toshio Iwai (à gauche), un musicien qui a contribué au développement de l'instrument, et Yu Nishibori, responsable du projet. © Yamaha

    Extérieurement, le Tenori-On évoque un objet futuriste, de ceux qu'un astronauteastronaute exhibe dans un film de science-fiction. Un cadre métallique muni de quelques boutons entoure un écran pavé de 256 cercles gris (des diodes électroluminescentesdiodes électroluminescentes), en 16 lignes de 16 colonnes.

    Pour comprendre le reste, il suffit d'être musicien et de tenir l'appareil entre les mains. Effleuré du doigt, un cercle s'allume et produit un son, d'autant plus aigu qu'il est situé vers le haut de l'écran et que l'on aura choisi parmi les 253 sons que connaît ce synthétiseur. En prolongeant l'appui, on enregistre le son. On peut ainsi inscrire de nombreuses notes qui seront jouées de façon répétitive. La musique se construit, note par note, à mesure que l'on dessine des motifs lumineux sur l'écran. Sur le site de Yamaha France, une vidéo du Tenori-On explique mieux qu'un long discours ce mode de fonctionnement, baptisé Score.

    Ce cadre de 20 centimètres de côté, pour 32 millimètres d'épaisseur, abrite un séquenceur seize pistes, un générateur de sons (253 types différents) et deux écrans tactiles, l'un pour le musicien et l'autre, au verso, pour les spectateurs. © Yamaha

    Ce cadre de 20 centimètres de côté, pour 32 millimètres d'épaisseur, abrite un séquenceur seize pistes, un générateur de sons (253 types différents) et deux écrans tactiles, l'un pour le musicien et l'autre, au verso, pour les spectateurs. © Yamaha

    Car le Tenori-On fonctionne en effet selon différents modes. On peut par exemple inscrire quelques notes et les jouer de façon aléatoire et même faire tourner le motif représentant les notes (mode Random). On peut aussi créer un synthétiseur utilisable un peu comme un piano, avec les gammes étalées horizontalement (modes Solo et Bounce). En mode Draw, le musicien dessine du bout du doigt des courbes qui génèrent des cascades de notes, évoquant une harpe.

    Toutes ces compositions peuvent être enregistrées de différentes manières. Une série de notes peut devenir l'équivalent d'une piste (couche dans la traduction française), que l'on peut superposer pour créer une composition. Seize pistes peuvent ainsi devenir un bloc, l'instrument permettant d'engranger seize blocs différents. La constructionconstruction d'un morceau, avec de multiples pistes, jouées de façon autonome, finit par dessiner sur l'écran des motifs lumineux changeants et assez esthétiques. Les spectateurs peuvent d'ailleurs en profiter car leur image est répétée sur un second écran identique, qui occupe le verso du Tenori-On.


    Toshio Iwai joue du Tenori-On

    L'appareil a été conçu avec l'aide d'un musicien japonais, Toshio Iwai. Passionné par la musique électronique, il a participé depuis l'origine à ce projet, conduit depuis plusieurs années. A plusieurs reprises, il avait montré les possibilités du prototype. Ce synthétiseur a été mis en vente en Grande-Bretagne en septembre 2007, pour un premier test commercial, censé jauger l'intérêt du public pour un appareil hors norme. Le succès a été immédiat et plusieurs artistes se sont déclarés enthousiastes. Le Tenori-On vient seulement d'être officiellement présenté au Japon et va désormais entrer en phase de commercialisation dans le monde entier. Dans son pays d'origine, le prix a été fixé à 121.000 yens, soit 746 euros.