Il aurait dû être la réalisation phare de l'Europe technologique. Mais le projet de GPS européen, à caractère exclusivement civil et tant espéré par l'industrie et tout ce qui touche aux transports, peine de plus en plus à maintenir la tête hors de l'eau.

au sommaire


    Satellite Galileo en orbite (Vue d'artiste).

    Satellite Galileo en orbite (Vue d'artiste).

    En 2003, c'était la quasi-euphorieeuphorie lorsqu'il fut convenu que la phase de développement et de mise à poste des trente satellites de Galileosatellites de Galileo serait financée à hauteur d'un tiers par l'Europe, des deux tiers par le secteur public. Et c'est apparemment sans réserve que les huit principaux acteurs industriels, à savoir Alcatel, Thales, Immarsat, EADSEADS, Aena, TeleOp, Hispasat et Finmeccanica en acceptèrent le principe... du moins dans les intentions. Car c'était sans compter sur la concurrence effrénée que devaient ensuite se livrer les états pour obtenir les infrastructures au sol, ni sur la frilosité des firmes à mettre la main au portefeuille en vue d'un retour financier certes confortable, mais non immédiat.

    Lassée d'attendre, la Commission Européenne a décidé le mercredi 16 mai dernier de reprendre le projet en mains et d'en financer la totalité jusqu'à la mise en orbiteorbite de la constellationconstellation. "La Commission démontre que la mise en place de l'ensemble de l'infrastructure initiale, pilotée et financée par le secteur public, s'avère le plus avantageux, le plus réaliste et, à terme, le moins coûteux", annonce-t-elle officiellement. N'empêche, ce petit jeu de ping-pong entre industriels et gouvernements aura fini par gonfler le prix de revient du projet de 1,5 à 3,4 milliards d'euros... que le contribuable règlera.

    "L'Europe a besoin d'un système de radionavigation par satellite européen comme infrastructure essentielle pour assurer des applicationsapplications cruciales comme le contrôle des frontières, la logistique des transports, les opérations financières ou encore la surveillance des infrastructures critiques d'énergieénergie et de communication", a déclaré Jacques Barrot, Commissaire Européen aux Transports. Et de fait, si l'on se fie à la prospective du programme, on peut estimer qu'à l'horizon 2020, le marché des services liés au projet devrait se situer vers les 276 milliards d'euros et générer 100.000 nouveaux emplois.

    Mais cette décision de financement public doit encore être entérinée par les 27 pays membres à l'unanimité le 7 juin prochain. Il en serait grand temps, car cela permettrait au système de radionavigation de démarrer effectivement en 2012 (avec quatre ans de retard...), alors que la nouvelle génération des satellites GPS américains devraient être opérationnels en 2013.