Elle vient d’être lancée ce lundi, pour la Journée mondiale de l’alimentation : grâce à cette appli, une carte montre les points de vente qui jouent le jeu et proposent leurs invendus aux associations caritatives. De quoi limiter le gaspillage alimentaire, qui représente vingt kilogrammes par Français et par an.


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    Fléau mondial, le gâchis alimentaire peut être combattu localement par des initiatives. L'applicationapplication The Food Life, disponible sur l'AppleApple StoreStore et le Play Store de Google, et reliée au site TheFoodLife, recense et cartographie plus de 7.000 supermarchés en France, dont la superficie est comprise entre 400 et 2.500 m2. Sur une carte, chaque grande surface est figurée par un onglet où apparaissent l'enseigne, l'adresse et un numéro de téléphone, à charge pour chacun des magasins de préciser le volumevolume de produits frais à distribuer et l'heure à laquelle ils seront disponibles pour que les associations puissent venir les récupérer.

    Le site devrait intégrer dans les semaines à venir tous les hypermarchés dont la surface est supérieure à 2.500 m2, ainsi que les supérettes de moins de 400 m2, a indiqué à l'AFP son instigateur Arash Derambarsh, élu municipal de Courbevoie (Hauts-de-Seine) et l'un des initiateurs de la loi du 3 février 2016 contre le gaspillage alimentaire. Le lancement de l'application a lieu lundi à Lille en présence de responsables du groupe Auchan, basé dans le Nord, et de Xavier Bertrand, président LR de la région Hauts-de-France.

    Cinq mille associations récupèrent les invendus de nourriture

    « Le lancement de cette appli correspond au service après-vente 2.0 de la loi », a souligné Arash Derambarsh, qui a pu la développer grâce au soutien de Marc Simoncini, fondateur du site Meetic. « Depuis le vote de la loi [qui institue une amende de 3.750 euros pour toute grande surface qui refuserait de mettre ses invendus à disposition d'une association agréée, NDLRNDLR], 5.000 nouvelles associations locales se sont créées pour récupérer et distribuer des invendus alimentaires, et plus de dix millions de repas ont été distribués », a affirmé Arash Derambarsh, qui sera reçu mercredi à l'Élysée.

    Cet élu mène campagne pour que la loi française soit généralisée et devienne une directive européenne. Il a déjà recueilli 910.000 signatures en ce sens et espère arriver au million d'ici à décembre. Le gaspillage représente 20 kgkg de déchets alimentaires par an et par personne en France, selon le ministère de l'AgricultureAgriculture. De son côté, l'Ademe situe ce chiffre entre 20 et 30 kg, pour un coût compris entre 12 et 20 milliards d'euros. Selon cet organisme, à l'échelle mondiale, un tiers des aliments produits dans le monde ne seront jamais consommés...

    Avec AFP


    OptiMiam, une appli pour réduire le gâchis de nourriture

    Article de Jean-Luc GoudetJean-Luc Goudet publié le 8 février 2017

    Un clic sur un smartphone et le dîner est commandé. Livré à domicile ou récupéré en boutique, il ne coûtera que quelques euros car il sera composé des invendus de la journée. Le commerçant évite de jeter, le consommateur fait des économies et, globalement, le gâchis de nourriture est réduit. OptiMiam, jeune entreprise « accélérée » chez StartUp42 by Epita, trouve le succès avec cette idée qui plaît, comme nous l'explique sa fondatrice.

    Raodath Aminou, polytechnicienne, explique avoir eu l'idée quand elle a vu dans un supermarché un vendeur de sushis s'époumoner pour écouler ses produits. Interrogé, l'homme a expliqué que ses produits atteignaient leur date limite et qu'ils risquaient d'être jetés. Pour cette femme qui voulait entreprendre, il y avait une piste à suivre : celle d'une mise en relation simple entre les commerçants et les consommateurs.

    Ce n'est qu'un marché possible, c'est aussi une évolution de la société. « Nous avons commencé en 2014 et nous constatons que l'idée est encore mieux acceptée en 2017. Les gens deviennent plus sensibles au gaspillage alimentaire. D'ailleurs, c'est injuste et coûteux... » rapporte-t-elle aujourd'hui, annonçant 120.000 utilisateurs, 450 points de vente et « 25 tonnes de nourriture sauvées ».

    Sur le smartphone, après géolocalisation, l’écran montre les offres en cours chez les commerçants partenaires les plus proches. Pour une « OptiBox », emballage standardisé, il en coûte en général 3 euros, pour une valeur initiale de 10 euros. Les produits proposés sont ceux qui atteignent la date limite de vente. © Optimiam
    Sur le smartphone, après géolocalisation, l’écran montre les offres en cours chez les commerçants partenaires les plus proches. Pour une « OptiBox », emballage standardisé, il en coûte en général 3 euros, pour une valeur initiale de 10 euros. Les produits proposés sont ceux qui atteignent la date limite de vente. © Optimiam

    La géolocalisation facilite l’anti-gâchis à l’échelle locale

    Le lancement ne s'est pas fait en un jour. Après avoir remporté plusieurs prix, devenue lauréate du Startup Weekend Polytechnique, elle s'associe avec Alexandre Bellage pour créer OptiMiam en octobre 2014. L'équipe passe alors par « l'accélérateur » StartUp42, une structure d'aide aux entreprises, initiée par l'école Epita, mais qui fonctionne de façon autonome. « Nous accueillons des entrepreneurs de toutes origines, comme OptiMiam par exemple. », commente Maxime Pico, son responsable. Actuellement, les entrepreneurs y passent au moins deux mois et peuvent renouveler la formation. Des experts viennent conseiller, des serveurs sont fournis par AmazonAmazon, GoogleGoogle et MicrosoftMicrosoft et, chaque semaine, les sept équipes (le nombre limite) présentent ses avancées ou ses échecs en six minutes (car 7 x 6 = 42). Les entreprises qui y viennent sont donc très jeunes, même si l'âge des entrepreneurs oscille entre 20 et 50 ans. « Nous polissons des diamantsdiamants bruts... » résume Maxime Pico.

    Quand Optimiam naît, son principe est simple. « Il passe par la géolocalisation, résume la cofondatrice d'Optimiam.  Sur l'appli, [disponible pour iPhone et AndroidAndroid, NDLR], l'utilisateur voit les offres proches de lui. Pour le commerçant, il faut indiquer les disponibilités sur un site Web. Pour eux, nous avons simplifié au maximum la marche à suivre. » Depuis l'origine, l'offre a évolué, avec « l'OptiBox », un emballage standardisé à 3 euros et le début des livraisons à domicile par triporteur, dans un rayon de 35 km.

    Initié dans le dixième arrondissement de Paris, le service Optimiam est en train de s'étendre dans la capitale mais aussi dans d'autres grandes villes. Reposant essentiellement sur les commerces de proximité, il restera local. La nourriture risquant d'être jetée trouve ainsi preneur tout près...