Quelque 190 millions de cartouches d’encre sont utilisées en Europe chaque année. Un chiffre qui, grâce à des chercheurs chinois et américains, pourrait bientôt être drastiquement réduit. Ceux-ci proposent en effet un papier sur lequel il devient possible d’écrire — et de réécrire maintes fois — à l’aide d’un stylo à lumière ultraviolette.

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    Fabriquer du papier coûte cher, tant d'un point de vue économique qu'environnemental. De plus, le recyclerrecycler n'est pas toujours simple, du fait notamment des encres polluantes qu'il contient. Toutefois, ces problèmes pourraient bientôt appartenir au passé grâce au papier 2.0 imaginé par une collaboration entre l'université du Shandong (Chine), l'université de Californie, à Riverside (États-Unis), et le Lawrence Berkeley National Laboratory (États-Unis).

    Dans la revue Nano Letters, des chercheurs présentent ainsi un nouveau matériaumatériau qui change de couleurcouleur sous l'action d'un faisceau ultraviolet (UVUV). De quoi, selon eux, produire un papier qui ressemble à s'y méprendre à notre papier classique mais sur lequel il est possible d'écrire sans avoir recours à de l'encre, en utilisant un stylo de lumièrelumière ! Ce papier peut être effacé en étant porté à quelque 120 °C et il est ensuite possible de réécrire dessus plus de 80 fois.

    Le papier 2.0 mis au point par une collaboration internationale permet d’imprimer en différentes couleurs à la lumière ultraviolette. Contrairement à ce qui se fait avec de l’encre classique, c’est le fond de la page qui est imprimé pour redevenir blanc et laisser apparaître une écriture colorée. Un inconvénient tout de même, et pas des moindres : pour l’heure, ces impressions s’effacent au bout de quelques jours sous l’effet de l’oxydation. © <em>American Chemical Society</em>

    Le papier 2.0 mis au point par une collaboration internationale permet d’imprimer en différentes couleurs à la lumière ultraviolette. Contrairement à ce qui se fait avec de l’encre classique, c’est le fond de la page qui est imprimé pour redevenir blanc et laisser apparaître une écriture colorée. Un inconvénient tout de même, et pas des moindres : pour l’heure, ces impressions s’effacent au bout de quelques jours sous l’effet de l’oxydation. © American Chemical Society

    Des nanoparticules photosensibles

    L'idée de tirer parti de la photosensibilité de certains produits chimiques n'est pas nouvelle. Toutefois, elle portait en elle une série de contraintes difficiles à dépasser (stabilité, réversibilité limitée, coûts élevés, toxicitétoxicité, etc.).

    Le nouveau revêtement proposé semble en partie y parvenir. Son secret ? Un mélange de deux types de nanoparticules :

    • Des nanoparticules de dioxyde de titane (TiO2) qui, exposées à de la lumière UV, libèrent des électronsélectrons ;
    • Des nanoparticules à base de bleu de Prusse -- répandues et non toxiques -- qui ont la propriété de devenir incolores lorsqu'elles gagnent en électrons. Pour obtenir d'autres couleurs que le bleu, il suffit d'utiliser des analogues au bleu de Prusse.