Le sucre est une source d'énergie naturelle. Partant de ce constat, des chercheurs de l'Université de Saint Louis, dans le Missouri (Etats-Unis), ont entrepris de produire de l'électricité à partir du sucre. Et les résultats sont encourageants.

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    Rhodoferax ferrireducens fixées sur une électrode en graphite, vues au microscope électronique.

    Rhodoferax ferrireducens fixées sur une électrode en graphite, vues au microscope électronique.

    Le mode de fonctionnement de cette batterie au sucresucre n'a pas encore été révélé dans ses détails. Ces recherches étant financées par le département américain de la Défense, on peut imaginer que les militaires se réservent la primeur de cette découverte, et surtout de son utilisation... Cependant, le principe général semble connu: la batterie contiendrait des enzymesenzymes qui convertissent le sucre en électricité, rejetant de l'eau comme déchetdéchet.

    Les chercheurs affirment que leur batterie peut fonctionner avec n'importe quel liquideliquide sucré, jus de fruits ou sirop, et même avec de la sève. Les boissons pétillantes sont toutefois déconseillées, car le gazgaz carbonique détériore les éléments. Selon eux, le meilleur rendement serait obtenu simplement en mélangeant du sucre en poudre et de l'eau. L'autonomie serait de 3 à 4 fois plus grande que celle d'une batterie au lithium-ionbatterie au lithium-ion, ce qui ouvre la voie à de nombreuses applicationsapplications, depuis les téléphones portables aux ordinateurs.

    Déjà en 2003, une batterie au sucre avait été montrée par la même équipe de chercheurs, suscitant également l'intérêt du département de la Défense. Mais celle-ci utilisait une bactériebactérie, la Rhodoferax ferrireducens, qui se fixait sur une électrodeélectrode en graphitegraphite et se nourrissait du sucre en produisant de l'électricité. Ce micro-organisme avait été découvert dans des sédimentssédiments en Virginie. Mais cette batterie rejetait du dioxyde de carbonedioxyde de carbone, contrairement au nouveau dispositif, qui ne rejette que de l'eau.

    L'équipe précise que tous les éléments sont biodégradablesbiodégradables, ce qui en fait une batterie écologique et donc susceptible de développements sur le long terme. Ils estiment que si aucune complication imprévue ne survient, le dispositif pourrait entrer en phase de commercialisation d'ici trois à cinq ans.

    Note

    La plupart des communiqués traitant de cette information restent extrêmement laconiques sur les détails pratiques, notamment sur le type de réaction enzymatiqueenzymatique ou sur la nature de l'enzyme elle-même. Il est aussi évident qu'une réaction enzymatique ne rejetant que de l'eau pure nous semble aussi réaliste que le mouvementmouvement perpétuel. Et quid du destin des atomesatomes de carbone, ou des composés carbonés que la combustioncombustion d'un sucre doit nécessairement produire sous forme de résidus ?

    Les auteurs ne nous ont rien révélé à ce sujet, et les sources se contentent actuellement d'évoquer les recherches antérieures (notamment la production d'électricité en faisant intervenir des bactéries fixées sur une électrode en présence d'eau sucrée), probablement pour masquer le manque d'information. De nombreuses contradictions apparaissent aussi dans les sources, notamment en ce qui concerne l'usage possible (batterie de remplacement versus batterie de secours) et surtout l'autonomie du dispositif à volumevolume comparé (quoique la notion de volume reste très vaguevague, car imprévisible à terme dans un prototype par définition destiné à évoluer).

    Nous préférons ne pas émettre d'hypothèses hasardeuses et prenons le parti d'attendre de nouvelles précisions, mais nous considérions de notre devoir de relayer cette information, même sous sa forme actuelle et lacunaire.