Avec quelques caméras, un logiciel en cours de mise au point saura repérer une agression dans un lieu surveillé.

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    Dans un local surveillé, attention aux manifestations de joie trop énergiques : l'ordinateur pourrait les prendre pour une agression... Katia Bassanini,Untitled (surveillance camera), 2004.

    Dans un local surveillé, attention aux manifestations de joie trop énergiques : l'ordinateur pourrait les prendre pour une agression... Katia Bassanini,Untitled (surveillance camera), 2004.

    Une bonne tape dans le dosdos d'un collègue et voilà des sirènes qui hurlent... C'est ce qui arrivera peut-être un jour lorsqu'on se trouvera dans un local sous protection vidéo. Sangho Park et Jake Aggarwal y travaillent depuis des années. A l'université d'Austin (Texas), ils ont mis au point un logiciel capable de détecter une agression par analyse des images d'une caméra. Analyser l'image d'un groupe de personnes pour mettre en évidence des comportements inhabituels n'est certes pas une voie de recherche nouvelle. Elle passionne depuis des années les spécialistes de la sécurité.

    Le logiciel des deux Américains est, lui, très spécialisé : après avoir modélisé chaque individu sous forme d'un ensemble de pixels, il se focalise sur les rencontres. Il examine alors ces silhouettes en mouvementmouvement et tente de classer l'événement dans l'une des 54 interactions répertoriées. Elles incluent - heureusement ! - l'étreinte et la poignée de mains... Bien sûr, les pièges ne manquent pas. Comme le soulignent eux-mêmes les auteurs, une main doucement tendue vers une personne peut porter un briquet, un paquetpaquet de gâteaux ou une arme.


    Processus de modélisation (crédits : université d'Austin)

    Shake-hand ou bousculade ?

    Mais leur logiciel est malin. Par exemple, lors de l'analyse d'une poignée de mains, il mesure précisément les mouvements des bras des deux protagonistes pour en jauger le synchronisme... Trop énergique et voilà le signe qu'il s'agit en fait d'une empoignade. Globalement, la situation serait correctement classée dans 80 % des cas. Mais d'après Park, il reste encore du travail à faire et ce surveillant électronique ne sera pas au point avant quelques années. Ensuite, il faudra nous habituer à prendre garde de ne pas sortir des comportements catalogués...