Après ses longs démêlés avec la justice australienne, Sharman Networks a finalement décidé de jeter l'éponge, et Kazaa de rentrer dans la légalité. En effet, l'éditeur vient d'annoncer que le réseau P2P allait devenir une plate-forme de téléchargement légal. Cela ne dispensera pas Sharman Networks de payer d'importants dommages et intérêts aux sociétés de disques qui avaient porté plainte.

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    Parallèlement, après plus de cinq mois d'absence, le serveur RazorbackRazorback rouvre ses portesportes. Toutefois, il s'agit d'une version "light", puisque seuls des serveurs d'upload sont actuellement disponibles.

    Suite à ses problèmes avec la justice, Sharman Networks jette l'éponge et son logiciel Kazaa rentre dans la légalité <br />(Crédits : Christophe Olry/Futura-Sciences)

    Suite à ses problèmes avec la justice, Sharman Networks jette l'éponge et son logiciel Kazaa rentre dans la légalité
    (Crédits : Christophe Olry/Futura-Sciences)

    Kazaa rend les armes…

    C'est l'histoire d'une "success story" qui vire rapidement au cauchemar judiciaire. En mai 2003, avec 239 millions d'acquisitions, Kazaa était le logiciel le plus téléchargé de tous les temps. Dans ses heures de gloire, il pouvait être utilisé simultanément par près de 4 millions d'internautes.

    Le succès foudroyant du logiciel de peer-to-peer Kazaa contraste avec ses longs ennuis avec la justice. Ceux-ci débutent en Australie où, pendant dix-huit mois, Sharman Networks et les majors Universal, EMI, Warner, Sony, BMG et Festival Mushroom s'affrontent sans relâche. En septembre 2005, le couperet tombe : Kazaa est mis en demeure par le juge Murray Wilcox d'installer des filtres contre le téléchargement illégal sur le territoire australien, et sommé de payer plusieurs millions de dollars de dommages et intérêts aux grandes industries du disque.

    L'éditeur du célèbre logiciel de P2P décide de faire appel et, le 24 novembre 2005, il connaît un nouvel échec : sa demande est rejetée. A ce moment là, il ne lui reste plus que trois mois pour mettre en place un système de filtrage de 3.000 mots, contenant au choix des noms d'artistes ou des titres de chansons, et renouvelable à chaque quinzaine par les majors.

    Sous les assauts répétés de la justice, Sharman Networks a finalement conclu un accord avec l'industrie phonographique. Celui-ci prévoit le paiement de dommages et intérêts à hauteur de 100 millions de dollars, l'installation du dispositif de filtrage tant attendu, et la distribution de contenus payants.

    « Ce règlement marque l'aubeaube d'une ère nouvelle en matièrematière de coopération entre la technologie P2P et les industries qui promettront un futur passionnant pour la distibution en ligne en général et les utilisateurs de Kazaa en particulier », a déclaré Nikki Hemming, de Sharman Networks.

    ... Et Razorback est de retour

    « Après plus de cinq mois d'absence, nous revenons enfin, mais gravement amputés de nos installations techniques, de nos 2 serveurs eDonkeyeDonkey et d'une partie de nos news », lit-on sur la page d'accueil du site de Razorback.

    Après cinq mois de fermeture, les serveurs Razorback rouvrent partiellement

    Après cinq mois de fermeture, les serveurs Razorback rouvrent partiellement

    En effet, Razorback fait son come back ! Si le logiciel Kazaa avait connu un grand succès, le serveur de P2P Razorback était l'un des plus utilisés au monde. Du moins jusqu'au moins de février dernier quand, accusé par la MPAA et rattrapé par la justice, il avait été contraint de fermer ses portes. Des portes derrières lesquelles se pressaient simultanément près d'1,3 million d'internautes.

    L'association qui gère Razorback vient d'annoncer le retour des serveurs d'upload. Dotés d'une bande passantebande passante accrue - 150mbps au lieu de 40mbps, ils seront accompagnés d'un fichier texte contenant la liste de tous les fichiers partagés. Un dispositif mis en place dans un but de transparencetransparence. Parallèlement, le serveur Web et celui de statistiques eD2k History sont également réactivés.

    Qu'en est-il des serveurs de P2P ? Ils ne sont pas à l'ordre jour, apprend-on du côté de l'association. Cependant, des précautions ont déjà été prises dans l'éventualité de leur retour : « nous avons mis en place une procédure permettant le filtrage sur nos serveurs des fichiers annoncés comme étant distribués sans autorisation des ayants droit concernés.».

    Razorback fait un retour prudent, tandis que Kazaa rentre dans la légalité et connaît une petite révolution. Dans le bras de ferfer qui oppose David et Goliath, tout semble indiquer que les majors prennent définitivement le dessus.