Actualité de la sécurité informatique, morne plaine : depuis près de quinze jours l'information se réduit à une pluie incessante de variantes des mêmes virus. Internet otage de deux groupes de pirates et actualité en berne...

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    Epidémies virales : le blues de l'utilisateur

    Epidémies virales : le blues de l'utilisateur

    Etrange paradoxe que l'actualité de la sécurité informatique ces dernières semaines : nous vivons les pires épidémiesépidémies virales que l'internet ait connu, et pourtant, il ne se passe rien de vraiment très excitant.

    Les pires épidémies virales, d'abord : le petit manège des Bagle et Netsky n'en finit plus. Les messageriesmessageries sont réellement pleines à craquer de ces parasitesparasites qui semblent se reproduire à la vitessevitesse d'une mycosemycose sur la plage de Juan les Pins un 15 août.

    Ainsi l'internaute s'est-il fait interpeller dans sa boîte aux lettres par des messages qui prétendaient avoir découvert des choses "choquantes" à son sujet ("cliquez sur la pièce jointe pour voir de quoi il s'agit"), ou encore apprendre qu'on avait trouvé sa propre photo, toujours sur Internet ("cliquez sur la pièce jointe pour la voir"), jusqu'à un très étonnant "Est-ce bien ton doigt ?" (sic). Bref, les messages se font plus raffinés et les internautes cliquent toujours autant sur n'importe quoi.
    Chaque jour amène ainsi plusieurs dizaines de mails infectés par boîte aux lettres, mais aucune vraie nouveauté.

    Pour les commentateurs de l'actualité sécurité tout cela n'a rien de très consistant et, surtout, cela occupe le devant de la scène au point d'occulter tout ce qui fait en temps normal la joie du petit monde de la sécurité. Est-ce que l'on déplore l'absence de failles et autres catastrophes ? Certainement pas. Est-ce que l'on voudrait enfin passer à autre chose que la vie des vers Netsky et Bagle ? Oui.

    A ce sujet, l'ampleur de ces épidémies est significative de la fin d'une époque : on savait déjà que n'importe qui pouvait facilement neutraliser à peu près n'importe quel site sur Internet à l'aide d'une attaque par déni de service à peine organisée. Aujourd'hui, on se rend compte que la communauté d'Internet est incapable de contrôler deux groupes d'auteurs de virus qui lui pourrissent la vie de façon continue depuis trois mois. Mauvais temps pour les défenseurs du modèle autogéré et communautaire, qui découvrent que la nature humaine est définitivement peu compatible avec leurs projets de société, même si elle ne doit être que de l'information.

    Beau temps, en revanche, pour les censeurs de tout poil, qui fourbissent les solutions de contrôle des emails de demain.

    A moins qu'à l'instar des premières heures du marché des antivirus, cette cacophonie sur Internet ne puisse servir à vendre de nouvelles solutions...