Mastercard va introduire une option de validation des paiements depuis un mobile en se servant de la reconnaissance faciale. Le service sera disponible à partir de cet été dans une douzaine de pays. L'entreprise réfléchit aussi à utiliser les battements du cœur comme outil biométrique.

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    Alors qu'un nombre croissant de transactions s'effectuent via des smartphones, des tablettes ainsi que des montres connectées, la gestion des mots de passe et autres code PIN devient problématique. La biométrie est considérée comme l'une des alternatives les plus prometteuses pour sécuriser les paiements depuis des terminaux mobiles. Plusieurs fabricants, dont AppleApple et SamsungSamsung, ont choisi la voie des empreintes digitales en intégrant des lecteurs dans leurs modèles respectifs. Mais cette solution biométrique, que l'on ne trouve pour l'instant que sur quelques modèles moyen ou haut de gamme, n'est pas la seule envisagée.

    Lors de l'édition 2015 du Mobile World Congress, la marque chinoise ZTE ainsi que Fujitsu avaient dévoilé des solutions de numérisation de la rétinerétine et plus particulièrement des vaisseaux sanguins dont la disposition est propre à chaque individu. Un an plus tard, force est de constater que cette technologie n'a pas encore percé sur les terminaux mobiles. Cette année à Barcelone, on parle plutôt de reconnaissance faciale, avec la première applicationapplication de paiement sur mobiles utilisant les autoportraits ou selfie en guise de sésame.

    Le géant de la carte bancaire Mastercard vient d'annoncer le déploiement de sa solution biométrique dans le courant de l'été aux États-Unis et au Canada ainsi que dans plusieurs pays européens. Le système est assez simple. On commence par installer l'application mobile MasterCard Identity Check sur son smartphone puis l'on prend un selfie à l'aide de la caméra frontale. Le logiciel crée alors une cartographie du visage, stockée sous forme d'algorithme sur les serveurs de l'entreprise, qui ne conserve donc pas une photo de la personne.

    L’application MasterCard Identity Check ici en démonstration au <em>Mobile World Congress 2016</em>. Pour effectuer la vérification, Mastercard ne conserve pas une photo du visage en clair, mais une cartographie numérique sous forme d’un algorithme. © Mastercard

    L’application MasterCard Identity Check ici en démonstration au Mobile World Congress 2016. Pour effectuer la vérification, Mastercard ne conserve pas une photo du visage en clair, mais une cartographie numérique sous forme d’un algorithme. © Mastercard

    Il faut cligner des yeux pour s’identifier

    Au moment de payer un achat, l'utilisateur doit regarder la caméra frontale et cligner des yeuxyeux. Pourquoi donc ? Pour s'assurer qu'un petit futé ne cherche pas à duper le système en plaçant une simple photo de la personne devant l'objectif. Et pour ceux qui ne sont pas à l'aise avec les autoportraits, l'application peut également fonctionner avec les empreintes digitalesempreintes digitales.

    Mastercard a testé cette solution aux Pays-Bas au cours des six derniers mois. 750 détenteurs de carte bancaire de la banque ABN AMRO ont utilisé l'application (AndroidAndroid et iOSiOS) pour payer leurs achats depuis un mobile. « Les participants au test ont accueilli avec enthousiasme le paiement biométrique, et suite à la phase pilote, la grande majorité d'entre eux a souhaité continuer à utiliser leur empreinte digitale ou la reconnaissance faciale (77 %) pour finaliser leurs paiements », peut-on lire dans le communiqué de presse diffusé par Mastercard. Interrogé par Futura-Sciences au sujet de la disponibilité de cette application dans l'Hexagone, le service de communication de Mastercard nous a fait cette déclaration : « Mastercard est prêt à commercialiser l'identification biométrique dans la plus grande partie de l'Europe pour la fin de l'année 2017. La France pourrait donc en effet bénéficier de cette nouvelle technologie dans un futur proche. Il reste aux banques à l'adopter. ».

    L'entreprise planche également sur une autre solution biométrique qui consiste à utiliser les battements du cœur. L'été dernier, un essai concluant a été réalisé avec le bracelet Nymi. L'intérêt d'un tel dispositif est qu'il est transparenttransparent pour l'utilisateur car il fonctionne en permanence. Dans les années qui viennent, cette technologie pourrait bien s'imposer dans les bracelets d'activitébracelets d'activité et les montres connectées.