Pour aider les personnes non-voyantes à pouvoir se déplacer plus facilement, Microsoft a créé une oreillette qui guide l’utilisateur en émettant un son spatialisé diffusé par conduction osseuse. Connectée à un smartphone qui lui-même communique avec un réseau de balises disséminées sur le parcours, l’oreillette ambitionne de remplacer la traditionnelle canne blanche.

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    Microsoft a développé une oreillette connectée à un Windows Phone qui utilise la diffusion de sons spatialisés transmis par conduction osseuse pour guider une personne non-voyante. Huit volontaires ont pu tester ce prototype au Royaume-Uni. © Brian Smale, Microsoft

    Microsoft a développé une oreillette connectée à un Windows Phone qui utilise la diffusion de sons spatialisés transmis par conduction osseuse pour guider une personne non-voyante. Huit volontaires ont pu tester ce prototype au Royaume-Uni. © Brian Smale, Microsoft

    Google n'est pas le seul à s'intéresser au marché de la santé et du mieux-être. Un autre géant du secteur high-tech, en l'occurrence MicrosoftMicrosoft, veut améliorer le quotidien des personnes non-voyantes grâce à une paire d'oreillettesoreillettes connectées. Elles utilisent le principe de la conduction osseuse, ou ostéophonie, pour transmettre des sons spatialisés qui vont guider le marcheur tout au long de son parcours.

    L'appareil est connecté à un smartphone Windows Phone qui communique avec un réseau de balises sans fil Bluetooth et Wi-Fi installées tout au long de l'itinéraire. Pour guider la personne, l'oreillette émet en permanence un son spécifique pour lui indiquer qu'elle se dirige dans la bonne direction. Si elle tourne la tête ou change de chemin, le son s'arrête pour l'avertir qu'elle fait fausse route. En sus du signal ostéophonique, le système est agrémenté d'une voix de synthèse qui délivre des informations plus élaborées en se servant des informations des balises : navigation GPS, horaires de transports en commun, proximité de certains commerces, etc. Une vidéo publiée par Microsoft sur YouTubeYouTube explique le fonctionnement de ces écouteurs pour aveugles.

    L’oreillette développée par Microsoft est une adaptation d’un modèle existant nommé Aftershokz conçu pour les cyclistes. Elle est connectée à un smartphone Windows qui communique avec des balises Bluetooth et Wi-Fi qui jalonnent le parcours. Les indications sonores sont transmises par conduction osseuse afin de laisser libre les oreilles de la personne non-voyante. © Mike Evans, Microsoft

    L’oreillette développée par Microsoft est une adaptation d’un modèle existant nommé Aftershokz conçu pour les cyclistes. Elle est connectée à un smartphone Windows qui communique avec des balises Bluetooth et Wi-Fi qui jalonnent le parcours. Les indications sonores sont transmises par conduction osseuse afin de laisser libre les oreilles de la personne non-voyante. © Mike Evans, Microsoft

    Huit volontaires ont pu tester cette oreillette

    L'ostéophonie a l'avantage de garder les oreilles dégagées, de sorte que la personne peut aussi entendre les bruits et sons ambiants. Les deux platinesplatines qui assurent la conduction osseuse viennent se plaquer sur les pommettes juste au niveau des canaux de l'oreille interneoreille interne. Pour calibrer l'oreillette, Microsoft se sert de son capteurcapteur Kinect qui va scanner la tête de la personne afin de localiser précisément la position des canaux auditifs. Cela permet au logiciel de pouvoir simuler une spatialisation des sons qui varient selon les mouvementsmouvements de tête. Microsoft travaille depuis deux ans sur ce système en collaboration avec l'association caritative britannique Guide Dogs. Les oreillettes ont été testées par huit personnes non-voyantes qui ont toutes déclaré avoir ressenti une plus grande confiance lors de leurs déplacements. Parmi ces volontaires figure la romancière britannique Jennifer Warnick qui a relaté son expérience dans un billet de blogblog intitulé Independance day, publié par Microsoft.

    Il ne s'agit pour le moment que d'un test pilote et les conditions pour un déploiement à grande échelle sont assez contraignantes. Il faudrait en effet pouvoir créer un réseau de balises Bluetoothbalises Bluetooth et Wi-Fi suffisamment dense pour que les usagers puissent se déplacer aisément dans une zone donnée. Or ces balises ont un coût, entre 20 et 25 euros pièce, et leurs batteries doivent être changées une fois par an. Microsoft évoque une utilisation élargie aux personnes valides, qui pourraient par exemple s'en servir lorsqu'elles visitent une ville inconnue et doivent emprunter des transports publics. Peut-être un bon moyen d'inciter des municipalités et des commerçants à jouer leur jeu...