Une équipe de l’Institut supérieur coréen des sciences et technologies a mis au point un robot humanoïde bientôt capable de piloter un avion. Pour l'instant, Pibot apprend les manœuvres de décollage, de navigation et d'atterrissage de façon autonome sur un simulateur, comme tout pilote débutant. Il devrait bientôt faire son baptême de l’air dans un avion modèle réduit.

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    Un jour, peut-être, les avions seront pilotés avec la pensée. En attendant, qu'ils le soient par des robots est une éventualité qui pourrait se produire plus rapidement qu'on l'imagine... En effet, une équipe de l'Institut supérieur coréen des sciences et technologies (KAIST) a conçu un petit robot humanoïderobot humanoïde capable d'utiliser un simulateur de vol en se servant des mêmes commandes que celles présentes dans un cockpit. Pibot, contraction des mots anglais pilot robot, ou robot pilote, est à l'origine un robot en kit (Biolid Premium) commercialisé par la société coréenne Robotis pour moins de mille euros.

    Il a été quelque peu modifié pour pouvoir actionner les instruments de bord d'un avion miniaturisé : actionner le manche à balai et le palonnier, reconnaître et actionner les boutons et interrupteurs. Installé aux commandes face à un écran, Pibot se sert de son système de vision pour repérer le marquage au sol de la piste afin d'aligner l'appareil lors des phases de décollage et d'atterrissage. L'équipe du KAIST affirme que son robot pilote remplit toutes les exigences spécifiées par la Federal Aviation Administration (FAA), l'agence gouvernementale qui chapeaute l'aviation civile aux États-Unis.


    Pibot, le robot pilote, prend des leçons de pilotage sur un simulateur de vol associé à la réplique miniature d’un vrai cockpit, celui d'un monomteur Piper Comanche PA 24-250. On le voit ici réaliser un tour de piste complet (sauf le roulage entre la piste et le hangar). Avant l'envol, il manipule les commandes et les instruments comme le ferait un pilote humain pour préparer l'avion au décollage (Prepare to flight), enclenchant le contact général (battery), l'avionique et la pompe à essence électrique (fuel pump). Il revient se poser (Final approach and landing) après un tour de piste. © IEEE spectrum, KAIST, YouTube

    Pibot va bientôt faire son baptême de l’air

    Dans la vidéo de démonstration publiée par IEEE Spectrum, on voit le robot préparer son décollage comme le font les pilotes en chair et en os. Son avion virtuel (un Piper Comanche 250) est immobilisé sur la piste, il met les gazgaz au ralenti, enclenche successivement les interrupteurs pour allumer la batterie, l'avionique et la pompe à essence électrique. Il règle son altimètre et démarre le moteur. Pibot saisit alors le manche à balai et le palonnier. Les freins sont relâchés et l'avion commence à rouler.

    Le robot contrôle son alignement et accélère jusqu'à faire décoller l'appareil. Une fois en l'airair, Pibot exécute des manœuvres de virage et de montée en respectant les vitessesvitesses et l'altitude qui lui ont été communiquées. Il effectue un tour de piste complet, réalisant une belle « finale », bien dans l'axe de la piste, terminée par un atterrissage impeccable.

    Le projet a été présenté lors de la conférence IROS (International Conference on Intelligent Robots and Systems) qui vient de s'achever à Chicago. La prochaine étape consistera à tester le robot en conditions réelles, pas (encore) sur un véritable avion, mais dans un modèle réduit télécommandé.