La start-up californienne Veebot a créé un robot capable d’effectuer une prise de sang sur un patient avec un taux de réussite équivalent à celui d’un humain. Il utilise pour cela des technologies d’analyse d’images infrarouge et des ultrasons pour localiser la meilleure veine. Une invention qui pourrait rencontrer un marché estimé à 9 milliards de dollars... à condition de vaincre les réticences psychologiques.

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    Pour détecter les veines dans l’avant-bras d’un patient, Veebot utilise un logiciel d’analyse d’images infrarouge qui puise dans une base de données riche de plusieurs milliers de clichés de veines. © Veebot

    Pour détecter les veines dans l’avant-bras d’un patient, Veebot utilise un logiciel d’analyse d’images infrarouge qui puise dans une base de données riche de plusieurs milliers de clichés de veines. © Veebot

    Feriez-vous confiance à un robot pour vous faire une prise de sang ? C'est le pari que tente la start-up californienne Veebot avec son robot capable de réaliser cette opération. Objectif, réduire les piqûres ratées et le temps nécessaire à une prise de sang, ce qui permettrait aux hôpitaux et cabinets d'analyse d'économiser de l'argentargent. En effet, selon les statistiques fournies par Veebot, on compterait chaque année aux États-Unis environ deux millions de blessures par aiguille lors de prélèvements sanguins. L'argument de Veebot est qu'un robot sera capable de garantir une technique de prélèvement uniforme là où les praticiens humains ont chacun une méthode et une dextérité plus ou moins éprouvées.

    Comment cela fonctionne-t-il ? Veebot se présente sous la forme d'un bras robotisé au bout duquel se trouvent une caméra infrarouge et un émetteur à ultrasons. Le patient passe son bras dans un garrot et se saisit d'une poignée afin de mettre son avant-bras en extension. Le Veebot vient se placer au-dessus de la zone de prélèvement qui correspond généralement au creux du bras. La caméra infrarougeinfrarouge filme l'avant-bras et un logiciel va analyser l'image en temps réel afin de détecter l'emplacement des veines. Pour y parvenir, le système s'appuie sur une base de données forte de milliers d'images de veines qu'il va comparer au bras qu'il est en train de filmer. Une fois que la veine la plus propice est identifiée, Veebot utilise un émetteur ultrasonultrason afin de confirmer que le flux sanguin est suffisant pour permettre un prélèvement. Le robot se sert d'une visée laserlaser pour aligner l'aiguille et l'insérer. L'ensemble de la procédure prend une minute.

    Le robot Veebot en action. Après avoir repéré la veine la plus propice au prélèvement grâce à sa caméra infrarouge, il confirme son choix en se servant d’un émetteur infrarouge pour s’assurer que le flux sanguin est suffisant. Veebot aligne l’aiguille grâce à une visée laser puis effectue la piqûre. Le tout en une minute ! © Veebot

    Le robot Veebot en action. Après avoir repéré la veine la plus propice au prélèvement grâce à sa caméra infrarouge, il confirme son choix en se servant d’un émetteur infrarouge pour s’assurer que le flux sanguin est suffisant. Veebot aligne l’aiguille grâce à une visée laser puis effectue la piqûre. Le tout en une minute ! © Veebot

    Un robot plus fiable qu’un humain pour une prise de sang ?

    Actuellement, Veebot parvient à identifier la veine adéquate avec un taux de réussite de 83 %, ce qui serait équivalent à ce que peut faire un humain. Mais ses concepteurs comptent atteindre 90 % de fiabilité avant d'envisager des tests cliniques d'ici 3 à 5 mois. Aussi sûr et performant soit-il, un tel système n'en revêt pas moins un aspect anxiogène. Un prélèvement sanguin n'est jamais une expérience agréable et le contact humain du praticien peut souvent aider à dédramatiser.

    Pour surmonter les réticences, Veebot insiste sur le fait qu'une piqûre ratée peut être douloureuse alors qu'un robot ne commettra jamais d'erreur. Et l'on sait que l'assistance robotique en chirurgiechirurgie est en train d'entrer dans les mœurs, tant du côté des médecins que des patients. Pour Stuart Harris, le fondateur de Veebot, l'enjeu est colossal. Selon lui, rien qu'aux États-Unis, un milliard de prélèvements sanguins sont effectués chaque année, ce qui représenterait un marché potentiel de neuf milliards de dollars.