Aux États-Unis, l’Institut de rééducation de Chicago (RIC) a montré les progrès réalisés depuis un an sur la jambe bionique d’un jeune américain amputé lors d’un accident de la route. Désormais, la prothèse le soutient de façon naturelle dans la plupart de ses mouvements.

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    La prothèse robotisée intègre deux électrodes qui captent les signaux des muscles ischiojambiers. La jambe réagit à ces impulsions comme si elle était humaine. © RIC

    La prothèse robotisée intègre deux électrodes qui captent les signaux des muscles ischiojambiers. La jambe réagit à ces impulsions comme si elle était humaine. © RIC

    Il y a un peu moins d'un an, Futura-Sciences évoquait la prouesse de Zac Vawter, un Américain d'une trentaine d'années qui était parvenu à gravir, avec une jambe robotisée, 103 étages de la tour Willis de Chicago, l'un des gratte-ciels les plus hauts du monde. Alors qu'il avait subi une amputationamputation de la jambe à la suite d'un accidentaccident de motomoto en 2009, cette ascension représentait un véritable exploit et une avancée technologique conséquente en matièrematière de prothèse bionique.

    À l'époque de son amputation, le chirurgien qui l'avait opéré avait pris soin de conserver les nerfsnerfs de la jambe toujours accessibles et actifs. Il les avait repositionnés et cousus au tendon. Le jeune homme avait alors servi de cobaye à l'Institut de rééducation de Chicago (RIC) qui a élaboré cette technique appelée « réinnervation ciblée des muscles ». Depuis, la jambe robotisée est naturellement pilotée par la pensée, via les informations délivrées par les terminaisons nerveuses restantes, comme s'il s'agissait d'une véritable jambe.

    Les scientifiques s'étaient laissé trois ans de plus pour améliorer et optimiser cette prothèseprothèse. Un an après, ils reviennent montrer les énormes progrès obtenus sur le contrôle par la pensée de cette jambe. Aujourd'hui, Zac peut se lever, marcher à plat, mais aussi de monter et descendre des escaliersescaliers en parfaite autonomie et surtout de façon pratiquement naturelle.

    Les progrès réalisés depuis un an sur le prototype de jambe robotisée contrôlée par la pensée du RIC. De multiples améliorations ont été réalisées sur la partie logicielle et deux grosses mises à jour mécaniques, notamment au niveau des moteurs, ont été effectuées. Son porteur, Zac Vawker, peut désormais utiliser sa jambe avec une démarche presque naturelle. Il n’a pas besoin, par exemple, de la repositionner manuellement pour pouvoir se lever. © RIC

    Les progrès réalisés depuis un an sur le prototype de jambe robotisée contrôlée par la pensée du RIC. De multiples améliorations ont été réalisées sur la partie logicielle et deux grosses mises à jour mécaniques, notamment au niveau des moteurs, ont été effectuées. Son porteur, Zac Vawker, peut désormais utiliser sa jambe avec une démarche presque naturelle. Il n’a pas besoin, par exemple, de la repositionner manuellement pour pouvoir se lever. © RIC

    Une jambe bionique disponible dans cinq ans

    Depuis quelques années, on ne compte plus les expériences de laboratoire similaires à celles de Zac Vawter. Mais jusqu'à maintenant, le jeune américain est le seul à pouvoir maîtriser aussi naturellement sa jambe bionique. Les recherches dans le domaine des prothèses se concentraient d'ailleurs essentiellement sur les bras contrôlés par la pensée.

    Un avant-bras bionique doté d'une main robotisée est certes plus compliqué à articuler et à gérer, toutefois, la jambe est garante de l'équilibre de l'ensemble du corps et elle est énormément sollicitée. À l'avenir, les chercheurs du RIC comptent améliorer l'existant en développant un modèle plus compact et léger. L'institut prévoit une mise sur le marché public de leur prothèse d'ici cinq ans, mais à quel prix ?