Les deux plus grandes agences de presse couvrant les Jeux olympiques de Londres 2012 ont développé des appareils photo pilotables à distance pour les installer en hauteur et, notamment, sur le toit du stade olympique où les photographes n’ont pas le droit de se tenir.

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    Système de commande à distance des appareils photo robotisés de Reuters. Le photographe pilote les engins à l’aide d’un joystick. Il peut contrôler les mouvements sur trois axes, ainsi que le zoom. © Reuters

    Système de commande à distance des appareils photo robotisés de Reuters. Le photographe pilote les engins à l’aide d’un joystick. Il peut contrôler les mouvements sur trois axes, ainsi que le zoom. © Reuters

    Jusqu'à présent, les photographiesphotographies aériennes prises durant les Jeux olympiques étaient réalisées par des professionnels perchés sur les infrastructures à l'aide de harnais. Un travail acrobatique qui permet de livrer des clichés exceptionnels sous des angles inédits. Mais à l'occasion des Jeux olympiques de Londres, le comité d'organisation a fait savoir aux agences de presse AFP (Agence France-Presse) et Reuters qu'elles n'étaient pas autorisées à poster des photographes sur le toittoit du stade olympique, qui abrite les épreuves d'athlétisme. Une mesure de sécurité devenue un véritable casse-tête pour les photographes, qui ont alors décidé de mettre au point un système de prises de vues à distance.

    Pour cela, ils ont conçu tout un appareillage pour robotiser des appareils photo et les piloter depuis un ordinateur. Durant 18 mois, l'AFP a ainsi travaillé avec Nikon, comme elle l'explique sur l'un de ses blogs, pour développer le système qui repose sur le modèle D4 de la marque japonaise, équipé de zooms 16-400 mm. Les appareils sont montés sur des platinesplatines pourvues de moteurs qui permettent de les faire pivoter sur trois axes de rotation afin d'assurer des angles de vues se rapprochant de celles d'un photographe professionnel.

    L’AFP utilise des appareils photo Nikon D4 parfois montés par deux. Ils sont pilotés à distance pour réaliser des clichés panoramiques depuis les points les plus hauts du stade des JO de Londres. © AFP

    L’AFP utilise des appareils photo Nikon D4 parfois montés par deux. Ils sont pilotés à distance pour réaliser des clichés panoramiques depuis les points les plus hauts du stade des JO de Londres. © AFP

    L'équipement des appareils photo robotisés aux JO 2012

    Deux des robots installés sur le toit du stade par l'AFP ont même deux Nikon D4 montés en série afin de réaliser des photos panoramiques. Les opérateurs contrôlent l'installation à distance depuis un ordinateur à l'aide d'un joystick. Au total, l'AFP a déployé 12 robots dont 10 situés sur les toits des installations olympiques et 2 dans le centre nautique où se déroulent les épreuves de natation.


    La vidéo de présentation du système d'appareils photo robotisés de l’AFP, mis en place pour les Jeux olympiques 2012. © AFP/YouTube

    De son côté, Reuters travaille sur une technologie similaire depuis 2009 et l'a testée durant les championnats du monde d'athlétisme 2011 à Daegu, en Corée du Sud, et lors des derniers championnats du monde d'athlétisme en salle à Istanbul, en Turquie. Pour les JO de Londres, l'agence britannique explique, dans un de ses blogs, qu'elle a notamment suspendu 5 de ses appareils photo robotisés au plafond de l'Excel Arena qui abrite les sports de combat (escrime, judo, lutte) ainsi que l'haltérophilie et le tennis de table.


    La vidéo de présentation du système d'appareils photo robotisés de Reuters. © Reuters/YouTube

    « La caméra peut être pilotée à distance depuis la salle de presse ou même depuis un autre pays », explique Pawel Kopczynski, le responsable de ce projet chez Reuters. L'opérateur contrôle les déplacements, le zoom et la prise de vue. Grâce à un système de télécommande sans fil, un photographe qui prend un cliché au sol peut déclencher la prise de vue aérienne au même moment, de sorte à obtenir deux angles de vue d'une même image. Les photos sont immédiatement transmises sur la plateforme d'édition de Reuters où elles sont ensuite disponibles pour tous les clients de l'agence de presse.