Plus du tiers des internautes se prépareraient déjà à se débarrasser de cadeaux inutiles sur les sites de ventes d'occasion, si l'on en croit un sondage commandé par eBay.

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    Le phénomène est apparu doucement, au début des années 2000. Après les fêtes de Noël, la vente de matériels d'occasion grimpait temporairement. Quelle en était l'origine ? La première hypothèse, colportée par les sites de revente en ligne - premiers concernés, donc - avançait que les internautes se débarrassaient à la hâte de cadeaux fraîchement apparus sous le sapinsapin. Début 2004, OlivierOlivier Mathiot, directeur marketing et communication de PriceMinister, expliquait au Journal du Net, qu'il existait d'autres causes : « La croissance n'est pas seulement liée à la revente des cadeaux qui n'ont pas plu aux internautes. (...) Elle est aussi due au fait que les gens cherchent à se refaire de l'argentargent après Noël, ainsi qu'aux ventes des professionnels qui profitent des soldes pour faire du déstockage ».

    Mais l'hypothèse numéro un, plus amusante, continue à être présentée comme la seule en lice, tandis que le phénomène a pris une ampleur plus grande au fil des années. Les revendeurs en ligne profitent de la manne et tentent de l'amplifier avec un peu de buzz. Le premier d'entre eux, eBay, a commandé une étude à TNS-Sofres pour la troisième année consécutive.

    Progression géométrique

    Elle conclut que 36 % des internautes sont prêts à vendre des cadeaux qui ne leur conviendraient pas. En octobre 2006, le même institut de sondage avait estimé ce chiffre à 15 %, la même valeur que celle annoncée en même temps par PriceMinister, qui avait effectué sa propre étude (citée par ZDNet). En 2005, un sondage TNS-Sofres pour eBay annonçait 7 %. A en juger par cette progression, le nombre d'internautes convaincus par l'opération débarras en ligne doublerait donc chaque année.

    Les habitués de la vente et de l'achat en ligne sont logiquement plus tentés que les autres. Parmi ceux qui ne pratiquent jamais ce genre de commerce, la majorité (53 %) trouve l'idée choquante. Le sondage de la TNS-Sofres met en évidence une différence entre hommes (plus fanas) et les femmes (plus hésitantes) mais également une intéressante dispersion géographique des comportements. Les Parisiens seraient significativement plus enclins à cette revente de cadeaux, tandis qu'on y serait beaucoup plus réticent dans l'ouest de la France.

    Quant aux objets eux-mêmes, ce sont les disques et les vêtements qui sont le plus facilement bazardés. Enfin, l'origine du cadeau jouerait un rôle. Selon l'enquête, les premières victimes seraient les présents offerts par les parents et les beaux-parents.