Grâce à une machine fonctionnant comme une imprimante géante, un livre peut être réalisé en quelques minutes. Et Google vient d'offrir deux millions d'ouvrages déjà numérisés...

au sommaire


    L'Espresso Book Machine dans sa version 2.0. Elle imprime des livres jusqu'à 800 pages. © ODB

    L'Espresso Book Machine dans sa version 2.0. Elle imprime des livres jusqu'à 800 pages. © ODB

    « Ce que la presse de Gutenberg a fait pour l'Europe au 15ème siècle, la numérisation et l'Espresso Book Machine le feront pour le monde de demain » : le message manque indiscutablement de modestie mais a de quoi frapper les esprits. On le trouve sur la page d'accueil de l'entreprise On Demands Books, ou ODB, (soit, en français, livres à la demande), qui se fait fort d'imprimer un livre de 300 pages en moins de quatre minutes et demie, avec sa couverture en couleurscouleurs, grâce à la miraculeuse Espresso Machine Book.

    Cette offre n'est pas nouvelle puisque l'entreprise dispose déjà d'un catalogue mais GoogleGoogle vient de s'y associer en apportant un gros cadeau : les quelque deux millions de livres déjà numérisés et libres de droit, que l'on peut actuellement consulter en ligne au format PDF.

    Pour l'instant, une douzaine seulement de ces imprimantes (valant environ 68.000 euros pièce) sont en service dans le monde, installées dans des universités ou des bibliothèques, comme celle d'Alexandrie. ODB en promet une quarantaine supplémentaire l'an prochain avec, en prime, des modèles capables d'imprimer tout le livre en couleurs.


    L'Espresso Book Machine en action. Vidéo (avec commentaire en anglais) présentée sur le site de ODB. © ODB

    Google numérise

    On ignore encore par quel moyen les deux millions d'ouvrages fournis par Google seront disponibles pour les internautes mais le prix a été indiqué : à peu près 8 dollars (5,5 euros), dont « un dollar pour nous et un dollar pour Google » explique Dane Neller, directeur général de ODB, cité par l'AFP.

    Google affirme que ces bénéfices seront reversés à des œuvres caritatives, peut-être pour éviter d'énerver un peu plus le monde de l'édition, assez remonté contre la société de Mountain View.

    Vendredi dernier, le ministère de la Justice des Etats-Unis a déclaré vouloir bloquer un accord entre Google et des maisons d'édition. Aux Etats-Unis, après bien des péripéties, les éditeurs avaient fini par accepter les numérisations massives du projet Google Books et les deux parties sont parvenues à un accord, actuellement à l'étude au tribunal de New York. Mais le ministère de la Justice estime que cet arrangement n'est pas satisfaisant pour « l'intérêt public », parce qu'il place Google en position dominante, ce que MicrosoftMicrosoft et AmazonAmazon ont d'ailleurs déjà fait remarquer.

    Toutefois, le service de ODB n'est pas concerné par ces discussions car les deux millions de livres donnés par Google sont des ouvrages tombés dans le domaine public. En France, faute de moyens publics, la BNF (Bibliothèque nationale de France) négocie déjà avec Google pour numériser des ouvrages qu'elle détient.