Pour cette Journée internationale des télécommunications, l’UIT, l’organisme qui gère ce secteur au niveau mondial, a choisi pour thème la ruralité, spécialement celle du tiers monde. Les technologies de l’information peuvent en effet apporter de nombreux bienfaits. Encore faut-il le vouloir…

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    « Mieux vivre dans les communautés rurales grâce aux TIC » : c'est le thème de cette journée internationale consacrée aux télécommunications, décidé par l'UIT (Union internationale des télécommunicationsUnion internationale des télécommunications), qui dépend de l'ONU. Les TIC (technologies de l'information et de la communication) semblent en effet particulièrement adaptées pour tisser des liens entre des populations isolées, mais avec un seul gros défaut : elles coûtent cher.

    Comme l'a rappelé Ban Ki-moon, secrétaire général de l'ONU, « 70 % des 1,4 milliard d'habitants des pays en développement les plus pauvres vivent en milieu rural ».  Dans toutes les sociétés du monde, les échanges par télécommunications revêtent une importance grandissante, dans la vie sociale ou professionnelle, dans le commerce ou au sein des entreprises. Alors que les grandes cités sont d'efficaces zones d'échanges, les zones rurales auraient au contraire encore plus besoin de tels liens. « Les TIC et les applicationsapplications en ligne associées sont des outils déterminants pour l'amélioration de la gouvernance et des services en zone rurale » martèle l'UIT. Santé, éducation, activité économique... dans tous ces domaines, lutter contre l'isolement marque un progrès.

    En témoigne le succès précoce de la téléphonie mobile dans les pays en développement, quand les infrastructures de la téléphonie filaire restent déficientes. C'est là un point clé du développement, explique l'UIT, qui veut réduire la « fracture numérique », une expression qui a fait florès en France il y a quelque temps. « Élargir l'accès permettra de réaliser plus vite les Objectifs du Millénaire » conclut l'organisme.

    Ka-Sat, un satellite géostationnaire qui peut recevoir et transmettre à haut débit sur l'Europe. © Astrium

    Ka-Sat, un satellite géostationnaire qui peut recevoir et transmettre à haut débit sur l'Europe. © Astrium

    La Toile a des trous

    Pourtant, hors des agglomérations, souvent, les débits chutent, les réseaux se raréfient et en bien des endroits. Les techniques et les initiatives, cependant, ne manquent pas. Le haut débit par satellite existe depuis longtemps. Récemment, la société Ka-Sat a même lancé un satellite spécialement conçu pour mettre en place de tels services. Mais ils ne concernent que l'Europe, où, d'ailleurs, les zones rurales sont elles aussi concernées puisqu'en bien des endroits, le haut débit reste un rêve.

    Des ordinateurs bon marché et même très bon marché existent. On a vu récemment le prototype Raspberry Pi, d'une machine réduite à sa plus simple expression, à connecter à un clavier, une souris et un écran, et qui ne coûterait que 25 dollars (une quinzaine d'euros). En 2008, PixelPixel Qi avait proposé un ordinateur à 75 dollars (plus de 50 euros au cours actuel) et, la même année, des étudiants du MIT assuraient même pouvoir fabriquer un ordinateur pour 12 dollars (moins de 9 euros) ! On connaît surtout l'opération caritative OPLC (One Laptop per Child, un ordinateur par enfant), qui veut produire en massemasse des ordinateurs à bas prix.

    Baptisé XO, ce petit ordinateur avait à l'origine été annoncé au tarif symbolique de 100 dollars (soit environ 70 euros), mais le prix a dû être révisé à la hausse au vu des coûts réels de production. Après avoir doublé (il fallait de plus en acheter deux pour en garder un et donner l'autre), ce tarif redescend et la dernière version, le XO 1.75, ne coûte plus que 165 dollars (un peu moins de 120 euros).