Une nouvelle mouture d'IE vient d'être présentée en version bêta. Elle est plus rapide – vraiment plus rapide – et intègre des astuces déjà éprouvées chez les concurrents, lesquels, justement, font de plus en plus d'ombre au navigateur de Microsoft.

au sommaire


    A San Fransisco, MicrosoftMicrosoft a organisé un grand show pour présenter Internet Explorer 9, le navigateur censé faire face à la concurrence : celle de Firefox, de Chrome, de Safari et d'Opera. La recette choisie consiste d'abord... à reprendre bon nombre des innovations qui ont fait le succès de ces challengerschallengers. Une autre est d'adopter quelques standards récents, HTML 5 (dernière version de l'outil d'écriture des sites Web, qui facilite l'insertion d'animations en vidéo ou en audio), avec CSS3 et SVG (Scalable Vector Graphics), ainsi que Javascript, avec un nouveau moteur de rendu. IE9 s'aligne aussi sur les performances des ordinateurs actuels et utilise le processeur de la carte graphiquecarte graphique plutôt que de tout confier au processeur de l'ordinateur. Le but de cette « accélération matérielle » (c'est l'expression consacrée ») est d'améliorer la fluidité des affichages vidéo.

    Un standard de fait est tout de même laissé de côté. C'est... Windows XPWindows XP, pourtant majoritaire aujourd'hui. IE9 tourne avec VistaVista, avec des restrictions, et est surtout conçu pour Windows 7. La nouvelle mouture du navigateur ne pourra donc pas prendre ses marques avant quelque temps. On peut cependant la tester dès aujourd'hui puisqu'elle est diffusée en version bêtaversion bêta et téléchargeable (on peut aussi consulter un site de Microsoft consacré aux spécificités de IE9 ou encore regarder des vidéos en anglais, voir les adresses au bas de cet article).

    Combler le retard

    La première impression est celle d'une plus grande discrétion... et d'un airair de déjà vu. La portion visible du navigateur se réduit à une portion congrue, en haut de l'écran, faisant oublier les tableaux de bords envahissants d'Internet Explorer 6 (encore très utilisé aujourd'hui). Il ne reste que trois boutons à droite. L'allure ressemble étrangement à celle de GoogleGoogle Chrome. On remarque aussi la possibilité de déplacer un onglet pour en faire une fenêtrefenêtre séparée, ce que savent faire Chrome et Firefox. Comme eux, IE9 permet d'ajouter une barre personnelle et d'y faire glisser des adresses de sites favoris. Enfin, lorsqu'on ouvre un nouvel onglet, une page blanche propose, sous forme de miniatures, les pages Web récentes les plus visitées... ce qui existe chez la concurrence depuis un certain temps.

    Une nouveauté intéressante est l'ajout d'une page de gestion des add-on, ces modules complémentaires qui viennent s'ajouter parfois sans demander l'avis de l'utilisateur. Un lien apparaît au lancement pour proposer d'aller jeter un œilœil sur ces modules, un réglage que l'on atteint aussi grâce au bouton Outils de la barre des menus.

    IE9 est-il vraiment plus rapide ? Il semble que oui, à l'ouverture de pages bien chargées. On pourra aussi se rendre sur le site The Killers pour apprécier les possibilités de HTML 5 et des techniques associées (CSS3 et SVG). L'image défile pour un panorama à 360° et des objets réagissent au passage du pointeur de la souris. On pourrait presque se croire dans un jeu vidéo. A l'ouverture de la page, IE9 est vraiment rapide mais ce site, justement, a été créé pour montrer ce que sait faire Internet Explorer 9.

    Bien sûr, on pourrait dire que Microsoft a un peu copié ses petits camarades pour tenter d'avoir d'aussi bonnes notes. Mais ce n'est déjà pas si mal pour une entreprise dont, depuis plusieurs années, les navigateurs s'étaient franchement fait déborder par les autres compétiteurs, pour cause de lenteur trop grande à la manœuvre.