Le bureau des brevets et des marques américain a accordé une série de brevets à Apple cette semaine. Cinq d'entre eux évoquent l’exploitation du Liquidmetal, un matériau métallique léger, robuste et solide. Avec lui, les pièces pourraient être façonnées avec un système d’impression en 3D. Un autre brevet décrit un système de prise de vue plénoptique intégré directement dans un terminal mobile. Il permettrait de réaliser des clichés sans nécessiter de mise au point.


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    Dans l’un des brevets qui viennent d’être accordés par le bureau américain des marques et des brevets, Apple décrit une optique d’appareil photo plénoptique suffisamment miniaturisée pour être intégrée à un smartphone. C’est ce système que l’on trouve sur l’appareil photo Lytro. Il intègre une optique complexe qui permet de réaliser la mise au point sur n’importe quelle partie de la photo à postériori. © Apple, USPTO

    Dans l’un des brevets qui viennent d’être accordés par le bureau américain des marques et des brevets, Apple décrit une optique d’appareil photo plénoptique suffisamment miniaturisée pour être intégrée à un smartphone. C’est ce système que l’on trouve sur l’appareil photo Lytro. Il intègre une optique complexe qui permet de réaliser la mise au point sur n’importe quelle partie de la photo à postériori. © Apple, USPTO

    C'est une foison de brevets que le bureau des brevets et des marques américain (USPTO) a accordé à AppleApple ces derniers jours. Cinq de ces brevets ont pour point commun un alliagealliage métallique amorpheamorphe connu sous le nom de Liquidmetal, quand un autre décrit un système de prise de vue pour smartphone permettant d'effectuer la mise au point sur un cliché après qu'il ait été réalisé.

    Pour les cinq premiers brevets, le Liquidmetal n'est pas une nouveauté. Cet alliage a été conçu par la société du même nom. Cela fait plusieurs années qu'elle a passé un accord d'exclusivité avec Apple. Les deux entreprises ont même monté une structure appelée Crucible Intellectual Property pour gérer le développement du Liquidmetal. Autrement appelé bulk metallic glass (BMG), ou verre métallique, cet alliage ne dispose pas d'une structure cristalline et ne souffre donc pas des défauts que l'on peut rencontrer avec les autres métauxmétaux. Il a la particularité d'être à la fois souple, résistant et léger. Comme n'importe quel autre métal, il peut être moulé ou coulé. La seule difficulté est que son exploitation de façon industrielle pose problème, car il est difficile d'en produire de grandes feuilles d'une épaisseur régulière pour fabriquer, par exemple, des châssis d'iPhone ou d'iPad.

    Le brevet intitulé <em>Layer-by-layer construction with bulk metallic glasses</em> décrit un système d’impression en 3D permettant de créer des pièces métalliques à partir de Liquidmetal, autrement appelé <em>bulk metallic glass</em> (BMG). Cet alliage métallique non cristallin est à la fois robuste, léger et souple. Les châssis des futurs produits d’Apple pourraient être constitués de BMG. L'illustration présente un système d'impression en 3D pour concevoir des pièces à partir de BMG. Une fine poudre de BMG (<em>BMG powder</em>) est déposée avant d'être fusionnée par les hautes températures générées par un laser (<em>fused BMG laser</em>) ou l’une des technologies habituellement employées pour l'impression 3D de pièces métalliques. © Apple, USPTO
    Le brevet intitulé Layer-by-layer construction with bulk metallic glasses décrit un système d’impression en 3D permettant de créer des pièces métalliques à partir de Liquidmetal, autrement appelé bulk metallic glass (BMG). Cet alliage métallique non cristallin est à la fois robuste, léger et souple. Les châssis des futurs produits d’Apple pourraient être constitués de BMG. L'illustration présente un système d'impression en 3D pour concevoir des pièces à partir de BMG. Une fine poudre de BMG (BMG powder) est déposée avant d'être fusionnée par les hautes températures générées par un laser (fused BMG laser) ou l’une des technologies habituellement employées pour l'impression 3D de pièces métalliques. © Apple, USPTO

    Apple, qui n'aurait utilisé le BMG que pour concevoir le petit accessoire qui permet d'éjecter la carte Sim sur les iPhone, a donc cherché d'autres méthodes pour l'employer de façon industrielle. C'est justement l'objet de ces cinq brevets. Deux décrivent un système semblable aux imprimantes 3D pour créer des pièces par superposition de minuscules couches métalliques. Le BMG serait alors déposé sous forme de poudre, puis fusionné par un rayon laserlaser puissant. L'autre méthode décrite emploie la fabrication additive à technologie EBM (electron beam melting). Au lieu du laser, c'est un faisceau d'électronsélectrons qui chauffe la poudre métallique. Les brevets montrent donc plusieurs appareils.

    L’iPhone 6 avec un châssis en Liquidmetal ?

    L'impression 3D pourrait permettre de réaliser des pièces plus rapidement et de façon moins onéreuse qu'avec les méthodes industrielles traditionnelles. Les brevets listent également les produits dans lesquels on pourrait trouver du BMG. Ainsi, Apple pourrait l'employer pour créer les châssis de ses futurs iPhone, iPad, iPod, ses Apple TV, ses écrans ou encore des livres électroniques, et pourquoi pas une montre, comme cette fameuse iWatch qui se fait tant désirer. À ce propos, le Liquidmetal a déjà été exploité pour concevoir une montre Omega. Les autres brevets décrivent diverses méthodes de conception de pièces à partir de pliage, d'assemblage, de moulage ou d'injection de BMG.

    Un brevet d'un tout autre genre a été également accordé par l'USPTO et déniché par le site Apple Insider. Il décrit un système de prise vue pour smartphone permettant de faire la mise au point sur l'image à postériori. Autrement dit, avec lui, il serait impossible de réaliser une photo floue. Déposé il y a deux ans, le brevet reprend le principe d'une technologie déjà connue, celle de la photo plénoptique. Elle repose sur un objectif doté d'une matrice de microlentilles remplaçant chaque pixel. Elles permettent de récupérer des informations sur les couleurscouleurs et leur intensité, et rapportent également les directions vectorielles des rayons de lumièrelumière. Une représentation en mosaïque du cliché et alors générée. C'est à partir de ce fichier qu'un logiciellogiciel spécifique permet de réaliser la mise au point sur n'importe quelle zone de la photo.

    Un appareil photo destiné au grand public doté de cette technologie est déjà commercialisé. Il s'agit du Lytro, conçu par la société éponyme. Apple s'était d'ailleurs rapproché de celle-ci, et l'appareil est même vendu directement sur l'Apple StoreStore au prix de 549 euros. Dans son brevet, Apple intègre le dispositif à l'intérieur d'un terminal. Le système serait hybridehybride, puisque l'utilisateur pourrait prendre une photo de façon classique en débrayant cette lentillelentille plénoptique, ou l'exploiter, sachant que le cliché disposera d'une définition moins importante. Reste à savoir si la firme de Cupertino compte intégrer cette technologie, ainsi que le Liquidmetal, dans son prochain smartphone, l'iPhone 6.