Pour faire face à une importante pénurie de main-d’œuvre qualifiée dans le secteur du BTP au Japon, la société Komatsu a recours à des engins de chantier autonomes appuyés par des drones. Ces derniers réalisent un travail de cartographie 3D des parcelles avant que pelleteuses et bulldozers sans conducteur n’entament le terrassement.

au sommaire


    On savait déjà que les drones pouvaient s'avérer fort utiles en archéologie pour aider les spécialistes dans leur travail de cartographie. Il n'est donc pas très étonnant que le secteur du bâtiment et travaux publics (BTP) s'intéresse à cette technologie. Ainsi, nous avons récemment appris que des drones servaient de chefs de chantier sur le site de constructionconstruction d'un stade de basket-ball aux États-Unis. Chaque jour, ces engins survolent le site pour modéliser en 3D les travaux afin de comparer l'avancement aux projections des architectesarchitectes. Une forme de surveillance qui fait débat mais pourrait bien être de plus en plus utilisée dans les années à venir.

    Au Japon, la société Komatsu se sert de drones non pas pour contrôler les travailleurs mais pour les remplacer. Cette entreprise presque centenaire spécialisée dans la fabrication d'engins de chantier a négocié son entrée dans le nouveau millénaire en développant des systèmes autonomes. Après avoir débuté avec des camions-benne autonomes pour l'industrie minière, Komatsu propose désormais des pelleteuses et des bulldozers sans conducteur qui servent aux opérations de terrassementterrassement. Et pour s'assurer de la précision nécessaire au déplacement de ces engins, la firme nippone se sert de drones conçus par la jeune pousse nord-américaine Skycatch.

    Pour guider ses pelleteuses et bulldozers autonomes, Komatsu se sert des drones de la société nord-américaine Skycatch. Ils remplacent les géomètres au sol en réalisant une modélisation en trois dimensions de la parcelle qui doit être terrassée. © Komatsu, Vimeo

    Répondre à une pénurie de main d’œuvre

    Les appareils survolent la zone pour la cartographier à l'aide d'un laserlaser. Les informations sont modélisées en trois dimensions et croisées avec les plans d'architecte en 2D. L'ensemble permet de voir avec précision le travail de terrassement qui doit être réalisé. Les informations sont transmises aux engins de chantier autonomes qui vont travailler sous le regard d'un opérateur qui surveille les opérations depuis son écran une salle de contrôle à distance.

    Le donneur d'ordre peut à tout moment effectuer des modifications qui sont répercutées en temps réel. Selon Komatsu, l'usage de drones a considérablement réduit la marge d'erreur par rapport aux mesures effectuées au sol par des équipes humaines. Le gain de temps serait aussi significatif : d'une demi-heure à une journée avec les drones contre environ deux semaines avec des géomètresgéomètres. Grâce à ce système baptisé « Smart Construction », Komatsu est passé sur un modèle de location clé en main de ses engins de chantier autonomes. Il suffit d'une ou deux personnes sur le terrain pour intervenir en cas de problème.

    Si de manière générale la perspective de voir des drones et des engins autonomes remplacer des humains sur les chantiers n'a pas de quoi rassurer les travailleurs, le cas du Japon est un peu particulier. Là-bas, une population vieillissante, un manque de main-d'œuvre qualifiée et une politique d'immigration très restrictive ont créé une véritable pénurie dans le secteur du BTP. Une situation qui s'avère problématique alors que le pays du soleilsoleil levant se prépare aux Jeux olympiques d’été de 2020 qui se dérouleront à Tokyo.

    Or, selon un article de Bloomberg, il manquerait quelque 25.000 ouvriers pour la construction des infrastructures olympiques. Une opportunité dont Komatsu espère bien tirer profit pour pousser sa solution...