Une découverte récente en biologie cellulaire sur les primates suggère que les singes et les humains sont pratiquement impossible à cloner avec les techniques actuelles. Ces résultats font écho aux annonces faites à Noël du premier clonage humain réussi. Aucune preuve n'a jusqu'à présent été apportée à cette nouvelle largement reprise dans la presse du monde entier et qui avait légitimement fait resurgir la crainte du clonage humain.

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    Schéma de la séparation des chromosomes durant la division cellulaire.1. Les centrosomes2. Microtubules3. Chromosomes

    Schéma de la séparation des chromosomes durant la division cellulaire.1. Les centrosomes2. Microtubules3. Chromosomes

    Une équipe de scientifiques a mis en évidence que contrairement aux mammifèresmammifères pour lesquels il a été possible d'obtenir des clones adultes (au prix de nombreuses tentatives infructueuses) les ovules du singe rhésus perdent certaines protéines essentielles au fonctionnement de la cellule durant la procédure de clonage. Le même résultat semble être vrai pour les cellules humaines.
    La perte de ces protéines entraîne un chaos génétique dans l'embryonembryon de singe cloné. Alors que dans les cellules saines la répartition des chromosomeschromosomes est très organisée, les chromosomes des cellules de l'embryon de singe cloné sont répartis aléatoirement dans le noyau. Cela a pour conséquence que l'embryon semble normal durant les premiers stades de développement, mais devient rapidement incapable de se diviser.

    L'équipe de l'université de Pennsylvanie a fait cette découverte en cherchant à cloner des singes dans le cadre d'études de maladies humaines. La technique utilisée est appelée " transfert nucléaire d'une cellule somatiquecellule somatique " (SCNT). Cela consiste à faire fusionner une cellule provenant d'un animal adulte à cloner avec un œuf débarrassé de son propre ADNADN nucléaire. Cette technique a permis le clonage de moutons, de vachesvaches, de souris, de chèvres, de porcs, de lapins et d'un chat. Cependant, même si les embryons de singes obtenus semblaient parfaitement normaux, aucun développement n'était observé. Une analyse génétique menée sur 716 embryons de singes rhésus a mis en évidence un véritable chaos génétique, dans ce que les chercheurs ont appelé " la galerie des horreurs ". Les chercheurs ont ainsi constaté que certaines cellules possédaient deux fois plus de chromosomes, d'autres des combinaisons anormales, enfin certaines cellules ne possédaient aucun chromosome !

    Perte de contrôle de la répartition des chromosomes

    L'étude des centrosomescentrosomes (petites structures permettant notamment la répartition des chromosomes dans les cellules filles lors des divisions) a montré que deux protéines étaient absentes de ces structures dans les cellules clonées. Ces protéines sont essentielles au fonctionnement des centrosomes, leur absence entraîne donc une répartition aléatoire des chromosomes lors des divisions cellulaires. Pour une raison inconnue, ces protéines disparaissent de la cellule clonée dès les premiers stades du processus du clonage. Des résultats préliminaires indiquent que ces résultats seront aussi valables pour l'homme. En revanche il existe des copies surnuméraires de ces protéines dans les cellules de souris et de vaches. Ceci expliquerait pourquoi il est possible de cloner ces mammifères.

    Les résultats obtenus sont vrais que l'on utilise des cellules ou des cellules embryonnaires. Il n'est cependant pas impossible que de nouvelles techniques puissent contourner ce problème, en permettant aux centrosomes de fonctionner normalement et d'assurer leur rôle dans la migration des chromosomes dans les cellules.