La nouvelle est tombée comme un immense soulagement. Le virus responsable des pneumonies atypiques ne fait pas partie d'un groupe taxonomique totalement inconnu. En effet mardi, tard dans la soirée, des chercheurs de Francfort ont annoncé l'identification de particules ressemblant à un virus de la famille des paramyxovirus dans des prélèvements de gorge de trois patients. Cette famille de virus est proche (mais différente) de celle du virus de la grippe, et inclut notamment les virus responsables de la rougeole et des oreillons.

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    Image en microscopie électronique d'un virus de la famille des paramyxovirus.Crédit : University of Cape Town

    Image en microscopie électronique d'un virus de la famille des paramyxovirus.Crédit : University of Cape Town

    Mercredi, les microbiologistes de l'université d'Hong Kong annonçaient à leur tour la mise en évidence de la présence d'un virus inconnu de la famille des paramyxovirus par microscopie électronique et par des tests moléculaires. Ce résultat fut rapidement confirmé par des chercheurs à Singapour identifiant eux aussi le même virus.
    Malheureusement, les anti-viraux dont nous disposons actuellement sont inefficaces contre cette famille de virus, et ne peuvent donc pas servir de traitement.

    Qu'elle est l'origine de ce virus ?

    Le virus a été identifié dans les sécrétions nasales, mais n'a pas pu être mis en évidence dans le corps des personnes infectées. Il faut donc rester prudent sur le lien de causalité entre ce virus et la maladie.
    Cependant, le fait que la même famille de virus ait été identifiée séparément dans trois cas est un argument fort pour dire que ce nouveau virus est bien responsable de la maladie.
    De nombreux virus émergeants font partie de la famille des paramyxovirus. Par exemple, le virus Hendra décrit pour la première fois en Australie en 1994 était un paramyxovirus qui était passé directement des chevaux à l'homme. Dans ce cas précis, il semble que toutes les victimes aient contracté la maladie après un contact direct avec des fluides provenant du cheval. Un autre paramyxovirus, le virus Nipah tua 105 personnes à Singapour en 1998 et 1999. Les chercheurs pensent que ce virus est passé des porcs et des chauves-sourischauves-souris aux Hommes.

    Ce nouveau virus en revanche se transmet directement d'humain à humain par des contacts proches. Il est cependant rassurant de constater que les mesures d'isolement prises par les hôpitaux d'Hong Kong ont permis d'éviter de nouvelles contaminationscontaminations. Cela signifie donc que des mesures d'hygiènes strictes mais simples permettent d'enrayer la progression de la maladie.

    La question qui demeure est de déterminer si ce virus provient d'un virus déjà connu qui aurait subi des mutations augmentant sa virulence ou s'il s'agit d'un nouveau virus qui provient des animaux.
    Les paramyxovirus sont capables d'infecter de nombreuses espècesespèces d'animaux, incluant les oiseaux ce qui pourrait être extrêmement préoccupant dans le cas d'oiseaux migrateursmigrateurs.