Domaine très actif, la recherche spatiale consiste à observer les planètes, les étoiles et les objets lointains. Au-delà du filtre que constitue l'atmosphère, il nous donne une vue dans des longueurs d'onde que nos yeux ignorent. Michel Casse, astrophysicien à l’Institut d’astrophysique de Paris, nous parle plus en détail de cette discipline.

au sommaire


    Qu’est-ce que la recherche spatiale?

    Elle a fait de nous des astronomesastronomes de l'invisible... C'est l'insistance de la lumière du Soleil qui a forgé notre œilœil. Nous nous trouvons dans une région de l'espace proche d'une étoile qui nous baigne de lumière solaire. Ce que l'on appelle « visible » est ce que la rétinerétine est capable de capter. En réalité, elle ne perçoit que ce type de lumière. Nous sommes aveugles à presque toutes lumières... Il nous est impossible de voir l'infrarouge ou les ultraviolets, par exemple. Certaines étoiles nous sont donc invisibles, à moins d'utiliser des satellites. Voilà l'un des usages de la recherche spatiale, mais il en existe beaucoup d'autres.

    Quels sont les objectifs de la recherche spatiale?

    Observer des objets éloignés dans l'espace revient à voyager dans le temps ; puisque la lumière prend du temps à parcourir ces distances considérables, nous sommes spectateurs du passé : nombre d'étoiles que nous voyons sont mortes. La spécificité de l'observation spatiale est d'avoir pu abolir la barrière de l'atmosphèreatmosphère afin d'obtenir un signal plus net et plus précis que celui capté depuis la Terre. Les rayons X, par exemple, étant absorbés par l'atmosphère, il est donc impossible de voir du sol les étoiles qui émettent ce type de rayons (heureusement pour nous d'ailleurs). Pour étudier les rayonnements du froid (l'infrarouge) et ceux de la chaleurchaleur extrême (X et gamma), il est absolument nécessaire d'aller au-dessus de l'atmosphère.