Les grandes découvertes désignent les nombreuses expéditions des explorateurs européens à la Renaissance. Les navigateurs portugais et espagnols partent à la découverte de nouveaux continents et ouvrent de nouvelles routes commerciales.


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    Les navigateursnavigateurs portugais sont les premiers à explorer l'Atlantique au XVe siècle, en descendant vers les côtes africaines : les routes terrestres vers l'Orient qui ont été empruntées par Marco Polo au XIIIe siècle sont devenues très incertaines depuis la prise de Constantinople par les Turcs en 1453. La première idée est de contourner l'Afrique pour parvenir en Inde et en Chine, puis viendra celle plus audacieuse de Christophe Colomb, qui consiste à prendre la voie maritime par l'ouest.

    La progression portugaise

    Dans les années 1420, le Portugal se lance dans une véritable politique navale avec recrutement de géographes et constructionconstruction d'un nouveau type de bateau : la caravellecaravelle. Les Açores sont découvertes en 1427, le cap Vert et le fleuve Sénégal sont atteints en 1444. Bartolomeu Dias franchit le cap de Bonne-Espérance en janvier 1488 et ouvre ainsi la route maritime de l'Inde, atteinte par Vasco de Gama en mai 1498, lorsqu'il accoste sur la côte ouest près de Calicut et Goa. Les Portugais vont multiplier les explorations pour tisser un réseau entre le cap de Bonne-Espérance et les escales africaines de Mozambique, Zanzibar, Mogadiscio, vers la mer Rougemer Rouge et le golfe Persique. Le navigateur Afonso de Albuquerque s'empare de Malacca en 1511, contrôlant le passage entre Sumatra et la Malaisie. La voie maritime vers les îles aux épices, les Moluques, est ouverte : dès 1512, le Portugal y impose un monopole commercial incontesté jusqu'à l'arrivée des Hollandais au début du XVIIe siècle. En 1516, les Portugais inaugurent le premier comptoir européen en Chine, à Macao.

    Extrait de l'Atlas nautique du monde connu en 1519, avant le tour du monde de Magellan. Atlas Miller, feuille 3 r°,  océan Indien nord avec Arabie et Inde. © Source Gallica, Bibliothèque nationale de France. Domaine public.
    Extrait de l'Atlas nautique du monde connu en 1519, avant le tour du monde de Magellan. Atlas Miller, feuille 3 r°,  océan Indien nord avec Arabie et Inde. © Source Gallica, Bibliothèque nationale de France. Domaine public.

    La concurrence espagnole

    En 1492, le navigateur génois Christophe Colomb convainc la reine de Castille de financer son projet d'atteindre les Indes par l'ouest, estimant que le plus court chemin entre l'Espagne et l'Asie passe par l'Atlantique. Le départ des Canaries a lieu le 31 août 1492 : les trois caravelles de l'expédition atteignent les Bahamas le 11 octobre puis Cuba les jours suivants. Trois autres voyages transatlantiques vont permettre à Colomb de cartographier les Grandes et Petites Antilles mais surtout de mettre en place le processus de colonisation, fatal pour les Amérindiens. Christophe Colomb n'a jamais voulu admettre la découverte d'un nouveau continent : jusqu'à sa mort, en 1506, il affirmera qu'il a posé le pied sur une avancée territoriale de l'Asie. Le nom « America » apparaît en 1507, sur une carte du monde imprimée à Saint-Dié dans les Vosges : le géographe Waldseemüller baptise le « Nouveau Monde » avec le prénom du navigateur Amerigo Vespucci.

    Le partage du monde

    Les conquêtes portugaises et espagnoles nécessitent un arbitrage du pape pour éviter toute contestation relative à leur souveraineté territoriale : c'est le traité de Tordesillas du 7 juin 1494, qui fixe un méridien de séparationséparation entre domaines espagnol et portugais, à 370 lieues à l'ouest du cap Vert. Toutes les terres situées à l'ouest de ce méridien reviennent à l'Espagne, à l'est au Portugal.

    Carte schématisant la ligne de partage des terres entre Espagne et Portugal par le traité de Tordesillas de 1494. Figure également le partage effectué en 1529 par le traité de Saragosse.© Wikimedia Commons, domaine public.
    Carte schématisant la ligne de partage des terres entre Espagne et Portugal par le traité de Tordesillas de 1494. Figure également le partage effectué en 1529 par le traité de Saragosse.© Wikimedia Commons, domaine public.

    En 1500, le Portugal acquiert le Brésil (qui se situe dans la zone portugaise fixée par le traité) grâce au navigateur Pedro Álvares Cabral qui a fortement dévié de sa trajectoire en tentant de rejoindre le cap de Bonne-Espérance.

    En août 1519, Fernand de Magellan quitte Séville avec cinq navires, dans le but de rejoindre les îles aux Épices par l'ouest, ce qui entraîne la flotte qu'il commande dans un tour du monde qui n'était pas le projet initial. Il contourne l'Amérique du Sud par le détroit qui porteporte désormais son nom et traverse le Pacifique. En mars 1521, il découvre l'archipelarchipel des Philippines (baptisé ainsi en l'honneur de Philippe, le fils de Charles Quint) avant d'être assassiné. Son expédition effectue la première circumnavigation du monde : un seul navire (la Victoria) revient en Espagne, en septembre 1522.

    En 1529, le traité de Saragosse fixe la ligne de partage des possessions espagnoles et portugaises, entre océan Indien et Pacifique : le Portugal renonce aux Philippines mais conserve tous les territoires conquis depuis l'arrivée de Vasco de Gama en Inde.

    Carte marine du géographe flamand Ortelius datée de 1589 ; première carte imprimée dédiée au Pacifique. Sont mentionnés le continent austral inconnu et le navire de Magellan (la Victoria).© Wikimedia Commons, domaine public.
    Carte marine du géographe flamand Ortelius datée de 1589 ; première carte imprimée dédiée au Pacifique. Sont mentionnés le continent austral inconnu et le navire de Magellan (la Victoria).© Wikimedia Commons, domaine public.

    À noter

    La voie maritime vers l'Asie, en passant par le nord de l'Amérique reste à découvrir : c'est l'objet du voyage de Giovanni da Verrazzano en 1524, commandité par le roi François Ier. L'explorateur florentin parcourt la côte est américaine jusqu'à Terre-Neuve et constate que le continent américain est bien une barrière entre Europe et Asie. Il baptise l'Amérique du Nord, « Nova Gallia », au nom du roi de France.