Les cités antiques Apamée (en actuelle Syrie) et Zeugma (en actuelle Turquie) furent fondées à la fin du IVe siècle avant J. C., par Séleucos 1er. Ces villes, situées à la frontière turco-syrienne, sont aujourd'hui disparues sous les eaux du barrage turc de Birecik. Elles se trouvaient sur la route communément appelée, depuis le XIXe siècle, « route sud de la soie », qui reliait la Méditerranée à l'Orient. Leur position de part et d'autre du fleuve Euphrate leur permettait de contrôler le point de traversée qu'empruntaient les caravanes et les convois militaires. La mission archéologique « Zeugma-moyenne vallée de l'Euphrate » a exploré ces deux sites majeurs (Zeugma-Séleucie et Apamée), avant qu'ils ne soient partiellement engloutis dans les eaux, en même temps qu'une cinquantaine de sites, pour la plupart inédits, dont Horum Huyuk (site daté de l'époque du bronze et fouillé par les Français). Lors des fouilles, Apamée avait déjà disparue, alors qu'en rive droite, à Zeugma-Séleucie, 20 % (soit 15 ha) de la surface globale de la ville (75 ha) étaient en cours d'immersion. Depuis 1995, date de la première reconnaissance sur le terrain, une équipe a conduit des campagnes de fouilles annuelles sur ces deux sites historiquement et stratégiquement importants. Cette équipe était menée par Catherine Abadie-Reynal, maître de conférences (laboratoire d'Archéologies d'Orient et d'Occident), en collaboration avec les directeurs des musées de Gaziantep et de Sanli-Urfa (Turquie), capitales des deux provinces dont dépendent géographiquement les sites.