Né en 551 avant notre ère à Qufu, dans l'ancienne principauté de Lu, située entre le fleuve Jaune et le mont Tai, l'actuelle province du Shandong où réside toujours sa descendance, Confucius meurt en 479, quelques années seulement avant la naissance de Socrate. Universellement connu pour être l'une des figures les plus importantes de la culture chinoise, Confucius demeure néanmoins énigmatique aux yeuxyeux du public occidental.

La vie de Confucius se situe à la fin de la période dite des Printemps et AutomnesAutomnes, une époque où la Grande Muraille n'existe pas encore, où le pouvoir centralisé des Zhou entre en déclin, laissant place aux conflits entre petits Etats rivaux. Contre le désordre ambiant, le maître se tourne vers la tradition qu'il réactualise en insistant sur la valeur des modèles civiques et moraux qu'elle propose. Il valorise l'étude qui, bien conduite, ouvre la voie à la vertu, celle-ci l'emportant finalement sur la naissance.

De précieux fragments de pierre, vestiges du premier corpus des écrits confucéens, réunis sous les Han à la fin du IIe siècle de notre ère, attestent une ré-appropriation de la pensée du maître par le gouvernement et ses fonctionnaires lettrés. Phénomène récurent qui, tout au long de l'histoire chinoise, au gré des dynasties va trouver diverses adaptations.

A la base du recrutement des agents de l'Empire s'impose donc l'étude, valeur confucéenne. Les Six Arts en sont une évocation idéale - matérialisés dans l'exposition par des objets antiques. Rites et musique, conduite du char et tir à l'arc, calligraphiecalligraphie et science des nombres, sont les disciplines que tout homme bien né se doit de maîtriser s'il espère un jour se bien gouverner et plus encore s'il espère gouverner les autres.

En marge de la doctrine officielle et de ses remaniements successifs s'est élaborée une légende qui évolue en culte voué au Sage parfait. Les temples de Confucius se multiplient dans les provinces, et les images pieuses abondent. A Qufu, en 1771, pour marquer sa reconnaissance, l'empereur Qianlong offre au temple de Confucius dix bronzesbronzes (présentés dans l'exposition) de ses collections personnelles.