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    Un groupe de cinq Kanoês fut contacté en 1995 par les employés de la Funai, la fondation nationale brésilienne des affaires indiennes. Peu après, les Kanoês leur parlèrent d'un autre groupe d'Indiens isolés qu'ils appelaient les Akuntsus.

    Les cinq derniers Akuntsus avant 2016. Lorsqu'ils mourront, leur tribu disparaîtra. © Fiona Watson, Survival
    Les cinq derniers Akuntsus avant 2016. Lorsqu'ils mourront, leur tribu disparaîtra. © Fiona Watson, Survival
    Tous les membres de la communauté akuntsu, ici en 2008. © Fiona Watson, Survival
    Tous les membres de la communauté akuntsu, ici en 2008. © Fiona Watson, Survival

    Le contact fut établi avec ces derniers quelques mois plus tard. Ils ne représentaient alors qu'un groupe de sept personnes ayant survécu aux vaguesvagues de massacres perpétrés par les éleveurs et leurs hommes de main durant les années 1970 et 1980. Désormais, trois Kanoês et les Akuntsus occupent une parcelle de forêt, appelée Omerê, qui a été officiellement démarquée, mais qui est entourée de vastes fermes d'élevage et de plantations de sojasoja.

    Vers une disparition des Akuntsus

    Seuls quatre Akuntsus sur six ont survécu à ce jour (Ururu, la doyenne est décédée en 2009 et Konibu, le leader et dernier chamane de la tribu akuntsu, est décédé en 2016).

    L'un des hommes, Pupak, a encore des plombs dans le dosdos et peut mimer la scène où des hommes en armes l'ont pourchassé à cheval. Lui et son petit groupe de survivants vivent maintenant à l'écart dans une petite parcelle de forêt qui est tout ce qui reste de leur terre et de leur peuple. Lorsqu'ils mourront, leur tribu disparaîtra.

    Personne ne parlant leur langue, on ne saura peut-être jamais ce qui leur est vraiment arrivé. Mais lorsque des agents du département brésilien des affaires indiennes (Funai) les ont contactés, ils ont découvert que les éleveurs de bétail qui avaient fait main basse sur les terres de ces Indiens avaient massacré presque tous les membres de la tribu et détruit ensuite leurs habitations au bulldozer pour camoufler le massacre.

    Ururu, la doyenne des Akuntsus. Elle est décédée fin 2009. © Marcelo dos Santos
    Ururu, la doyenne des Akuntsus. Elle est décédée fin 2009. © Marcelo dos Santos

    Ils vivent dans deux villages séparés, dans deux petites malocas (maisons communautaires) couvertes de palmes. Ce sont d'excellents chasseurs (qui affectionnent les pécaris, les agoutis et les tapirstapirs) ; ils ont également de petits jardins dans lesquels ils cultivent du manioc et du maïsmaïs. Ils cueillent aussi les fruits de la forêt et pêchent parfois de petits poissonspoissons dans les criques.

    Les Akuntsus fabriquent des flûtes en boisbois utilisées dans les danses et les rituels, et ils portent aux bras et aux chevilleschevilles des bracelets en fibre de palmier. Les coquillages avec lesquels ils fabriquaient leurs colliers ont été remplacés par du plastique multicolore récupéré des bidons de pesticidespesticides abandonnés par les fermiers.

    De tous les peuples indigènesindigènes anéantis pour s'être trouvés sur la route du « progrès », peu ont connu un destin aussi poignant que les Akuntsus. Leur sort est d'autant plus tragique qu'il est récent.