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    Deux cas de figure peuvent se présenter : soit la détection est tardive, et dans ce cas, la seule possibilité sera d'évacuer la région concernée, soit la collision est prévue plusieurs mois, voire plusieurs années à l'avance, auquel cas des mesures restent envisageables pour tenter d'éviter, ou d'amoindrir, le danger. Dans cette dernière hypothèse, deux solutions s'offrent aussi aux scientifiques : détruire l'objet, ou le dévier.

    Détruire un astéroïde se trouvant sur une trajectoire de collision avec la Terre ne paraît guère réaliste, pour plusieurs raisons. Non cela impliquerait des moyens de lancement lourds en direction d'une cible planétaire (alors qu'aujourd'hui les engins envoyés vers d'autres planètes dépassent rarement la tonne), et la charge d'explosif nécessaire pour détruire une masse de quelques millions de tonnes laisse rêveur... De plus, l'objet devrait se résoudre en très petits fragments si l'on veut que ceux-ci se consument entièrement dans l'atmosphèreatmosphère au lieu d'augmenter considérablement la superficie de la zone d'impact ou même de l'étendre à tout un hémisphère. Cela impliquerait une connaissance parfaite de la composition de l'astéroïde et de sa structure, ce qui s'avère irréalisable en peu de temps.

    Cette image conceptuelle montre le vaisseau spatial Orion de la NASA approcher le véhicule de capture astéroïde robotique. © NASA - Domaine public

    Cette image conceptuelle montre le vaisseau spatial Orion de la NASA approcher le véhicule de capture astéroïde robotique. © NASA - Domaine public

    Une autre solution consisterait à dévier l'astéroïde de sa trajectoire. Plusieurs moyens existent, celui venant en premier à l'esprit consistant à y fixer un moteur, dont la puissance devrait être inversement proportionnelle au temps dont on dispose pour l'opération. Opération, bien entendu, rendue particulièrement complexe par l'approvisionnement en carburant. Un moteur nucléaire de type Nerva est envisageable, à condition... que les études en ce sens, abandonnées depuis trois décennies, reprennent. Sous peine de risquer la destruction de notre planète par souci d'écologieécologie...

    Récemment, l'astronomeastronome américain Joseph Spitale a suggéré que l'astéroïde pourrait être enduit d'une substance modifiant sa couleur, et ainsi le pouvoir de réflexion du rayonnement solairerayonnement solaire. La température de l'objet se verrait ainsi modifiée localement, induisant une légère poussée et une déviation progressive de sa trajectoire. Mais il subsiste deux inconvénients à cela : la rotation de l'astéroïde qui devra être stoppée, et le délai. En effet, pour être efficace, cette opération devrait se poursuivre durant au moins un siècle, ou plus.