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    L'expérience remarquable de Miller a plus de 50 ans. En démontrant qu'il était possible de former des acides aminésacides aminés - les briques des protéinesprotéines - à partir de méthane, le représentant le plus simple des molécules organiques, Miller suscita un énorme espoir : les chimistes allaient peut-être pouvoir reconstituer une vie primitive en tube à essais. Qu'en est-il après cinquante années d'efforts soutenus ? Force est de constater que le rêve n'a pas encore été réalisé.

    Tests en laboratoire. © Totojang1977, Shutterstock

    Tests en laboratoire. © Totojang1977, Shutterstock

    Pendant de très nombreuses années, les chimistes se sont efforcés de reconstituer en laboratoire les trois familles de molécules indispensables au fonctionnement de la cellule : les molécules de l'information ARNARN et ADNADN, les molécules catalytiques et les molécules de compartimentation. Ils ont réussi à reconstituer des précurseurs de membranes et des miniprotéines. En revanche, les chimistes n'ont pas réussi à reconstituer les molécules d'ARN.

    Même si la vie cellulaire a été précédée par un monde vivant d'ARN capable de fournir à la fois le plan de montage et l'outil pour effectuer l'autoreproduction, le problème reste entier car la synthèse des ARN primitifs reste très problématique.

    le radiotélescope de Nançay est utilisé pour l'astronomie et l'astrophysique. Les chercheurs tentent toujours de recréer la vie en laboratoire. © DR

    le radiotélescope de Nançay est utilisé pour l'astronomie et l'astrophysique. Les chercheurs tentent toujours de recréer la vie en laboratoire. © DR

    La recherche d'une « seconde vie »

    Les chances de succès vont dépendre de la simplicité des automatesautomates à construire. Aussi est-il important de découvrir un deuxième exemple de vie qui conforterait l'idée de simplicité en démontrant le caractère répétitif de l'émergenceémergence de la vie. Les planétologues et les astronomesastronomes ont découvert des habitats possibles dans le Système solaire et même au-delà.

    Les biologistes ont montré que la vie bactérienne peut survivre en s'adaptant à des conditions extrêmes (hautes et basses températures, hautes pressions, forte salinité) et à des environnements très diversifiés (fonds océaniques, sous-sol profond, pergélisolpergélisol, espace), ce qui élargit considérablement l'éventail des niches biologiques extraterrestres. À ce jour, la vie n'est connue que sur Terre et il n'est pas possible de généraliser à partir d'un seul exemple.

    C'est la raison pour laquelle la recherche d'une « seconde vie » est devenue une priorité scientifique pour les années à venir. Tant que l'on ne dispose que d'un seul exemplaire de vie, on ne peut pas exclure l'idée que la vie terrestre résulte de la rencontre extraordinaire et unique d'un très grand nombre de molécules.