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    Actuellement leadership du marché de la mise en orbite géostationnaire, ArianespaceArianespace voit aujourd'hui se profiler divers concurrents, essentiellement américains et russes. Traçons le tableau des vecteurs les plus puissants et commercialement disponibles, susceptibles de placer en orbite une charge supérieure à 3 tonnes.

    Lanceur et opérateur
    Masse satellisable en géostationnaire
    Remarques
    Atlas 3 (International Launch Services)
    4 à 4,5 T
    Opérationnelle depuis 2000
    Ariane 4 (Arianespace)
    1,9 à 4,8 T
    Dernier tir en 2003
    Longue Marche 3 (Cie de la Grande Muraille)
    2,6 à 5 T
    Opérationnelle depuis 1984
    Proton M (International Launch Services)
    4,5 à 5,5 T
    Opérationnelle depuis 1996
    Zenit 3SL (Sea Launch)
    5,7 T
    Opérationnelle depuis 1999
    Angara 5 (International Launch Services)
    6,6 T
    Premier vol prévu en 2005
    H-2A (Rocket System Corporation)
    4,1 à 9,5 T (*)
    Opérationnelle depuis 2001
    Atlas 5 (International Launch Services)
    3,9 à 8,7 T (**)
    Opérationnelle depuis 2002
    Ariane 5 (Arianespace)
    6,5 à 10 T
    Opérationnelle depuis 1999
    Delta 4 (Boeing - Delta Launch Services)
    3,9 à 13,2 T (***)
    Opérationnelle depuis 2002

    (*) A ce jour, n'a volé que dans sa version 4,1 T.
    (**) A ce jour, n'a volé que dans sa version 3,9 T.
    (***) A ce jour, n'a volé que dans sa version 6,5 T.

    Comme on le voit la menace n'est pas immédiate sur Arianespace et Ariane 5Ariane 5, les lanceurs pouvant concurrencer la fuséefusée européenne dans le domaine des satellites géostationnaires lourds, dont la tendance s'affirme de plus en plus, n'étant pas encore entrés en service.

    En effet, les satellites géostationnaires deviennent de plus en plus lourds (de 4,5 à 6 T), et de plus en plus encombrants. Priorité est donc accordée aux lanceurs puissants, équipés de coiffes imposantes. Excepté Ariane 5, sortent du lot les Delta 4Delta 4 et Atlas 5Atlas 5, mais dont les capacités n'atteignent pas encore la valeur souhaitée, ainsi que la Proton (qui vient de subir un sérieux revers en manquant la mise en orbite du satellite Astra) et la Sea LaunchSea Launch, cette dernière manquant encore de fiabilité.

    C'est "un coup très dur" pour l'industrie spatiale européenne, a déclaré jeudi dernier Nicole Fontaine, ministre déléguée à l'Industrie.

    "Cet échec pourrait provoquer une crise majeure dans le spatial en Europe", n'hésite pas à affirmer un analyste, toutefois sous couvert d'anonymat.

    "La crédibilité d'Arianespace est remise en cause au moment où la concurrence devient très sérieuse", commente un agent à la bourse de Paris, poursuivant : "On craint que la part de marché d'Ariane ne se désagrège, et que cela n'oblige à examiner deux options: soit arrêter et restructurer, soit continuer dans une activité qui pourrait devenir un gouffregouffre financier".

    Ces dernières réactions paraissent exagérées. Cependant, Arianespace, qui accusait une perte de 193 millions d'euros l'an dernier et espérait sortir du rouge en 2003, subira de plein fouet les conséquences de cet échec. Car aujourd'hui, le nombre des satellites privés apparaît en stagnation, tandis qu'il y a surcapacité de l'offre et saturation du marché, d'où cet impératif de compétitivité pour Arianespace, dont l'activité est consacrée à 80% aux lancements commerciaux civils. A ce jour, les carnets de commande d'Arianespace sont remplis pour les 30 mois à venir, et ses responsables estiment qu'un rythme de 6 tirs par an lui sont nécessaires pour rester profitable.

    Mais gardons-nous bien de toute projection dans l'avenir immédiat tant que nous ne sommes pas en possession des conclusions de la commission d'enquête sur l'échec du vol 157.