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    Les sursauts radio rapides (FRB pour Fast Radio Bursts en anglais) sont des flashsflashs mystérieux durant lesquels est libérée, en quelques millièmes de seconde, autant d'énergie que le Soleil en émet en une journée. Ils ont été repérés pour la première fois en 2007 grâce à de nouvelles analyses d'archives de données collectées par le radiotélescope de Parkes en Australie.

    Ces « sursauts Lorimer », du nom de leur découvreur ont initialement laissé la communauté scientifique sceptique. Une poignée seulement était connue dans les observations du radiotélescope australien, de sorte que l'on pouvait facilement les mettre sur le dosdos d'un effet parasiteparasite quelconque associé à l'instrument.

    Les choses ont commencé à changer lorsque les radioastronomes ont découvert des FRB dans les données collectées par le mythique télescope d'AreciboArecibo (celui-ci a notamment servi à mettre indirectement en évidence l'existence des ondes gravitationnellesondes gravitationnelles ainsi qu'à envoyer un message vers les étoilesétoiles dans le cadre du programme Seti). Les FRB ne pouvaient donc pas résulter d'un biais instrumental. Au total en 2015, sept FRB étaient attestés dans les mesures réalisées avec le radiotélescope de Parkes et autant avec celui d'Arecibo. La réalité du phénomène a donc rendu les astrophysiciensastrophysiciens perplexes. 

    Un sursaut radio rapide se manifeste par un brusque pic du signal dans un radiotélescope. Celui-ci ne dure que quelques millisecondes, comme tous les sursauts radio rapides connus à ce jour. © <em>Swinburne Astronomy Productions</em>
    Un sursaut radio rapide se manifeste par un brusque pic du signal dans un radiotélescope. Celui-ci ne dure que quelques millisecondes, comme tous les sursauts radio rapides connus à ce jour. © Swinburne Astronomy Productions

    Les hypothèses pour expliquer les sursauts radio rapides

    Plusieurs hypothèses ont été avancées pour rendre compte des FRB. Il pourrait par exemple s'agir de supernovaesupernovae, de magnétarsmagnétars, de collisions de trous noirs avec de la matière noire ou encore d'étoiles de Planck en phase finale d'évaporation. On a même proposé qu'il puisse s'agir d'une manifestation d'une civilisation E.T. mais dans un article publié dans Forbes, l'astrophysicien Ethan Siegel a d'ailleurs précisé qu'il existe au moins quatre bonnes raisons de ne pas prendre au sérieux l'hypothèse E.T.

    • Il se produit trop de FRB pour que ce ne soit pas un phénomène astrophysiqueastrophysique naturel. Statistiquement, avec ceux observés, on peut en conclure qu'il y a 10.000 FRB chaque jour dans la voûte céleste, ce qui ferait un nombre bien trop élevé de civilisations E.T. avancées. Il serait en effet alors possible de les voir, d'une façon ou d'une autre, dans la Voie lactéeVoie lactée. En revanche, ce nombre de FRB est compatible avec une explication impliquant un phénomène astrophysique naturel.
    • Les caractéristiques des signaux des FRB sont en fait trop variables et aléatoires pour ne pas être d'origine naturelle.
    • La puissance des FRB est 1019 fois supérieure à celle d'un signal radio d'origine humaine. Donc, à moins de faire intervenir des E.T. d'une civilisation de Kardachev de type II (dont l'existence est difficile à avaler), on doit préférer une explication impliquant un phénomène astrophysique naturel.

    Aujourd'hui, les astrophysiciens s'orientent plutôt vers l'hypothèse que les FRB sont des étoiles à neutrons très proches d'un trou noir supermassiftrou noir supermassif.