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    Dessins de la première version du X-15. On remarque la faible envergure (6,8 mètres, pour 15,45 mètres de longueur) et l'imposante taille de l'empennage arrière, dont la partie inférieure devait être larguée avant l'atterrissage. Dépourvu de roues sur l'atterrisseur principal, le X-15 se posait sur des patins, visibles sur les dessins de face et de profil. © Nasa

    Dessins de la première version du X-15. On remarque la faible envergure (6,8 mètres, pour 15,45 mètres de longueur) et l'imposante taille de l'empennage arrière, dont la partie inférieure devait être larguée avant l'atterrissage. Dépourvu de roues sur l'atterrisseur principal, le X-15 se posait sur des patins, visibles sur les dessins de face et de profil. © Nasa

    Programme de recherche initié en 1952 par la Naca (ancêtre de la Nasa) pour explorer le vol hypersonique, entre Mach 4 et Mach 10, et le vol à très haute altitude, avec l'objectif de mettre au point un prototype d'avion spatialavion spatial capable de rallier l'orbite basse et de revenir au sol par ses propres moyens. Le constructeur North American remporta le marché et réalisa le premier appareil en 1958. Le premier vol (non motorisé) eut lieu le 8 juin 1959. Trois exemplaires ont été construits. Le programme s'est arrêté le 24 octobre 1968.

    Long de 15,45 mètres, le X-15 n'avait qu'une envergure de 6,8 mètres. Dans sa première version, il pesait 6.620 kg à vide et 15.420 kg à la charge maximale. Deux réservoirs embarquaient jusqu'à huit tonnes de carburant (de l'ammoniac anhydre) et de comburant (de l'oxygèneoxygène liquideliquide). A raison de 4.500 kilogrammeskilogrammes par minute, le réacteur, le XLR99 réalisé par Reaction Motors, une division de la Thiokol Chemical Company, les consommait en 80 à 90 secondes de fonctionnement, délivrant une poussée de 26.000 kilogrammes. Son fuselagefuselage était constitué d'alliagesalliages, dont l'inconelinconel, qui devaient résister à des températures supérieures à 800 °C.

    L'appareil ne pouvait décoller seul et prenait l'airair fixé sous l'aile droite d'un bombardier B-52, qui le larguait à environ 13.500 mètres d'altitude. Le XLR99 était alors allumé et le X-15 entamait sa montée. Aux altitudes où la pressionpression est insuffisante pour utiliser les gouvernes aérodynamiques habituelles d'un avion, le pilote actionnait 12 petites fuséesfusées fonctionnant au peroxyde d'hydrogèneperoxyde d'hydrogène.

    Les vols s'effectuaient au-dessus du territoire des Etats-Unis, avec des virages très larges, imposés par la vitessevitesse. L'appareil redescendait en vol planévol plané et atterrissait sur des patins (rétractables), le toucher ayant lieu vers 200 nœudsnœuds (360 kilomètres/heure) sur un lac salé près de la base aérienne d'Edwards, dans le désertdésert de Mojave.

    Durant les dix années du programme X-15, treize vols ont dépassé les 80 kilomètres d'altitude (50 miles plus précisément), la limite de l'espace pour l'US Air Force, et par deux fois, un X-15 a dépassé cent kilomètres, le seuil officiel aujourd'hui. Le 22 août 1963, Joe Walker emmène le X15 à 107.960 mètres. Le 17 octobre 1967, Pete Knight atteint Mach 6,7, soit 7.273 km/h (la température du fuselage ayant grimpé à 1.300 °C, le X-15A2 en ressortit endommagé et, malgré une remise en état, ne vola plus). Si l'on excepte la navette spatiale, ces deux records tiennent encore aujourd'hui pour un engin muni d'ailes.

    Douze pilotes (dont Neil ArmstrongNeil Armstrong) ont participé à ce programme. L'un d'eux, Michael Adams, est mort en vol dans le X-15 numéro 3 le 15 novembre 1967. Huit d'entre eux, ayant volé à plus de 80 kilomètres, sont considérés comme des astronautesastronautes par l'US Air Force. Joe Walker a dépassé (par deux fois) l'altitude de 100 kilomètres et a donc reçu le titre officiel d'astronaute.

    Ces vols d'essais ont amassé une énorme quantité de données sur les vols hypersoniques et spatiaux, qui ont été largement utilisées dans le programme  et pour le développement de la navette spatiale.