Alors que les effets de la crise économique de 2008 se font toujours sentir, l’activité spatiale résiste très bien. C’est, du reste, ce qui ressort du rapport annuel d’Euroconsult sur les satellites à construire et lancer ces prochaines années. Entre 2014 et 2023, ce ne sont pas moins de 1.155 satellites qui seront mis en poste !

au sommaire


    Euroconsult a rendu public son dernier rapport Satellites to be Built & Launched sur le nombre des engins spatiaux à construire et à lancer au cours de la prochaine décennie (2014-2023). Comme chaque année, il est très attendu par les professionnels du secteur, car il dessine les grandes tendances à venir.

    Il se veut aussi exhaustif que possible comme nous l'explique Rachel Villain, son conseiller espace et éditrice du rapport. « Il recense tous les satellites de plus de cinquante kilogrammes que l'on s'attend à ce qu'ils soient lancés d'ici à 2023 ! »

    En résumé, une moyenne de quelque 115 satellites seront lancés chaque année d'ici 2023, soit un total de 1.155 orbiteurs, pour la plupart, dans les domaines d'applications que sont l'observation de la Terreobservation de la Terre, militaire ou civile, la science et les télécommunications. Parmi eux, 80 seront dédiés à la science et l'exploration, soit 13 % des 595 satellites civils des gouvernements à travers le monde.

    Prévision du nombre de satellite à lancer annuellement par type d'opérateurs pour la décennie 2014-2023. © Euroconsult
     
    Prévision du nombre de satellite à lancer annuellement par type d'opérateurs pour la décennie 2014-2023. © Euroconsult

    Un secteur en bonne santé financière

    En comparaison avec la précédente prévision, le « nombre de satellites reste stable tandis que la valeur du marché spatial mondial continue de croître, traduisant ainsi l'importance économique du secteur à la fois pour les gouvernements et pour les sociétés commerciales exploitant des systèmes de satellites » précise Rachel Villain. Cela traduit également la bonne santé du secteur malgré une sortie de la crise économique et financière, démarrée en 2008, plus difficile dans certaines régions du monde que d'autres, notamment en Europe.

    Bien que de nouveaux pays s'équipent de systèmes spatiaux, le marché gouvernemental reste très concentré puisque 10 pays seulement ayant une industrie spatiale établie représentent presque 90 % de la valeur de marché.

    Certes ce rapport est très orienté business, un sujet qui n'est pas traité dans nos colonnes, mais il nous renseigne sur les tendances de l'évolution du marché des satellites et des technologies sur lesquelles l'industrie spatiale s'appuie et pourrait même s'appuyer pour répondre à la demande croissante de services satellitaires. Surtout, ces 1.155 futurs orbiteurs feront les actualités de demain sur la partie espace du site Futura-Sciences.

    Ainsi, apprend-on que dans dix ans, un quart des satellites de télécommunications en orbite géostationnaire seront tout électrique pour rejoindre leurs positions et s'y maintenir. Euroconsult s'attend à de nouvelles constellations de petits satellites d'observation de la Terre (de moins de 100 kg) et pour lesquelles de nouveaux services commerciaux, notamment liés aux communications et à l'imagerie, émergeront. Comme c'est le cas, par exemple, avec GoogleGoogle lequel a récemment acheté la société Skybox Imaging qui envisage l'envoi d'une constellationconstellation de 24 satellites.