Il n'y a pas eu de gagnants, cette année, à la coupe X Prize, qui, l'an dernier, avait récompensé le premier vol spatial privé. Il faut dire que la barre était haute : réaliser un ascenseur spatial ou un atterrisseur lunaire. Mais la compétition est toujours ouverte…

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    Ce fut un peu la déception le 21 octobre dernier sur l'aéroport international Las Cruces, au Nouveau-Mexique. Après le spectaculaire Ansari X Prize de 2005 qui avait récompensé les premiers vols spatiaux humains réalisés dans un vaisseau privé et réutilisable - le Spaceship One -, les trois compétitions ouvertes cette année sont restées sans vainqueurs. L'unique prototype de module lunaire s'est crashé et les bricoleurs de génie qui tentent de construire le fameux ascenseur spatial, capable de transporter une charge entre le sol et l'orbite terrestre, n'ont pas réussi l'épreuve. Les 2,5 millions de dollars de prix ont donc été remis en jeu. Inspiré par les prix qui ont tant aidé les pionniers de l'aviation et dopé par la réussite de Spaceship One, le X Prize ne semble pas près de s'arrêter...

    Pour le prix Vertical Rocket Challenge, le résultat était clairement perdu d'avance... puisqu'il n'y avait pas de compétiteur. La réalisation d'une fuséefusée capable de décoller et d'atterrir sans dommage n'a tenté personne, d'autant moins qu'un des deux autres prix, le Lunar Lander Challenge, soutenu par Northrop Grumman et la Nasa, concerne à peu près la même chose : un atterrisseur lunaire. Une seule équipe concourrait : la société Armadillo Aerospace. Pas découragée par sa mauvaise expérience de 2004 - sa fusée engagée dans la compétition pour l'Ansari X Prize s'était écrasée -, l'entreprise s'était lancée dans le projet de l'atterrisseur lunaire. PixelPixel, le prototype de la compétition, s'est bien élevé en l'airair, y est resté 90 secondes, est redescendu vers le sol mais a raté son atterrissage.

    L'ascenseur électrique de l'USST n'a mis que 57 secondes pour grimper à 55 mètres. C'était deux de trop… Crédit : Spaceward Foundation.

    L'ascenseur électrique de l'USST n'a mis que 57 secondes pour grimper à 55 mètres. C'était deux de trop… Crédit : Spaceward Foundation.

    Ascenseur en panne

    Plusieurs équipes universitaires se sont passionnées pour l'ascenseur spatial. Cet engin invraisemblable est sérieusement étudié depuis des années. Son concept a été imaginé par Constantin Tsiolkowski... en 1895. La Nasa soutient des recherches dans ce domaine depuis longtemps. Les compétiteurs se sont répartis sur deux épreuves complémentaires. La première, de loin la plus simple, consiste à construire un engin capable de grimper à au moins 1 mètre par seconde le long d'un câble métallique de 55 mètres. La seconde, autrement plus ardue, impose de mettre au point l'attache, celle qui ira s'accrocher au satellite et dont personne ne sait encore en quoi elle devrait être faite.

    Avec son ascenseur, l'équipe de la University of Saskatchewan Space Design Team s'est approchée de deux secondes de la victoire pour la première épreuve. Pour gagner la seconde, celle de l'attache, les équipes étaient dispensées de construire un câble de quelques milliers de kilomètres de longueur. Un modèle de deux grammes constituait même un maximum. Une série de paramètres a été mesurée, dont la résistancerésistance et la densité. Le prix était gagné si le gain était d'au moins 50 % par rapport aux précédentes réalisations de 2005. Mais rien de mieux n'a été fait cette année.

    Amis bricoleurs, si le cœur vous en dit, sachez que ces prix sont toujours ouverts pour 2007. Les formulaires d'inscription sont disponibles dans les pages Web accessibles par les liens indiqués sous cet article...