La Nasa expérimente des structures modulaires pour des habitats lunaires permanents qui pourraient servir à plusieurs expéditions. A leur arrivée, les astronautes n'auraient qu'à les gonfler.

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    Dans son projet de retour sur la Lune, la Nasa prévoit une mise en place progressive des quartiers de vie et de travail des futurs explorateurs. Dans un premier temps, des petites équipes de quatre hommes séjourneront une semaine au maximum. Habitant dans le vaisseau spatial qui les aura amenés, ils installeront les équipements qui serviront à leurs successeurs. Plus tard, des expéditions plus lourdes occuperont les lieux plus longtemps. Des infrastructures devront donc être montées, abandonnées durant des mois puis réutilisées et agrandies.

    Dans ce Meccano spatial, des modules gonflables pourraient devenir des éléments clés. Légers à transporter mais fragiles, ils doivent d'abord subir des tests sévères... qui ont déjà commencé. La Nasa met en effet à l'épreuve un prototype, réalisé par la société ILC Dover, spécialisée dans tout ce qui se gonfle. L'engin se trouve désormais au centre de recherche Langley, à Hampton en Virginie.

    Avec ses 3,65 mètres de diamètre, ses quatre pieds, son sas (lui-même quadripode), ce module est avant tout un démonstrateurdémonstrateur pour valider le concept Bibendum. « Des structures gonflables peuvent être utilisées pour réaliser des passages entre différents quartiers de vie ou de travail » explique Chris Moore, du programme de développement des technologies d'exploration (Exploration Technology Development Program). Des conduits souples relieraient ainsi des habitations construites en dur.

    Karen Whitley, responsable du projet Structures gonflables de la Nasa, devant la porte du sas. Elle devra le dégonfler pour y pénétrer, comme le feront les astronautes. Une fois repressurisé, il lui permettra d'accéder à l'intérieur du grand module de 3,65 mètres de hauteur.<br />&copy; Nasa/Jeff Caplan

    Karen Whitley, responsable du projet Structures gonflables de la Nasa, devant la porte du sas. Elle devra le dégonfler pour y pénétrer, comme le feront les astronautes. Une fois repressurisé, il lui permettra d'accéder à l'intérieur du grand module de 3,65 mètres de hauteur.
    © Nasa/Jeff Caplan

    Prochains tests dans les glaces

    « Elles pourraient aussi, ajoute-t-il, servir d'abri contre les radiations si elles sont couvertes avec du régolithe lunaire ». Le régolithe est cette fine poussière qui recouvre le sol sélène. La protection contre ces radiations, très dangereuses pour les astronautesastronautes, constitue en effet un problème ardu et critique. Mais en second lieu figure aussi la question de l'élimination... du régolithe sur les vêtements et les instruments.

    Au cours de la phase d'études suivante, les mêmes équipes chercheront à comparer structures gonflables et structures. Ces équipements expérimentaux prendront ensuite, en 2008, la route de l'AntarctiqueAntarctique où ils pourront être testés en milieu vraiment inhospitalier.