Deux prototypes d'un futur véhicule d'exploration lunaire automatisé ont été présentés le 31 mars à l'Institut de l'Ingénierie spatiale de Shanghai.

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    Vue d'artiste préfigurant une mission automatique chinoise de retour d'échantillons lunaires.

    Vue d'artiste préfigurant une mission automatique chinoise de retour d'échantillons lunaires.

    Développés par plusieurs organismes de recherche spatiale sous le contrôle du Bureau de l'Espace de Shanghai, les deux véhicules MR-2 et MR-3 préfigurent ce que seront les explorateurs robotsrobots chinois chargés de reconnaître les étendues désertiques de la Lune, tout en procédant à des analyses et, ultérieurement, capables de ramener des échantillons de roches sur Terre.

    Seul MR-2 est actuellement fonctionnel. Mesurant 1,20 mètre en longueur et en largeur pour 1,50 mètre de haut, le prototype de 200 kgkg a été installé pour la démonstration dans une reconstitution de terrain lunaire formé de sablesable fin. Commandé à distance par des techniciens, le robot à six roues s'avère capable de gravir des côtes de 30°, franchir des obstacles et cela à une vitesse allant jusqu'à 100 mètres par heure.

    Maquette fonctionnelle de MR-2. Crédit Institut de l'Ingénierie spatiale de Shanghai.

    Maquette fonctionnelle de MR-2. Crédit Institut de l'Ingénierie spatiale de Shanghai.

    Mais le robot est aussi capable de prendre son autonomieautonomie, ses caméras appréhendant alors la nature du terrain qui se trouve devant lui dans un rayon de 3 mètres. Une cartographie de la zone est alors établie, et les rochers dont la hauteur dépasse 25 centimètres, considérés comme infranchissables, seront automatiquement contournés. L'ordinateurordinateur de bord, couplé au système de navigation visuelle, est capable aussi bien de déterminer le meilleur itinéraire à suivre pour se rendre à un point donné, que de désigner les objets susceptibles d'être examinés par les instruments de l'appareil.

    MR-2 simulant la détection et l'examen d'un rocher lunaire. Crédit Institut de l'Ingénierie spatiale de Shanghai.

    MR-2 simulant la détection et l'examen d'un rocher lunaire. Crédit Institut de l'Ingénierie spatiale de Shanghai.

    Le second prototype, MR-3, a été présenté sous la forme de maquette grandeur nature, mais n'est pas encore fonctionnel.

    Les deux engins ressemblent extérieurement aux explorateurs martiens Spirit et OpportunityOpportunity qui parcourent inlassablement le sol de la Planète rouge depuis plusieurs années, mais alors que ces derniers sont alimentés par des batteries au lithium rechargées par des panneaux solaires, leur homologue chinois fonctionnera au moyen d'une source d'énergie nucléaire qui assurera un débitdébit d'électricité à la fois constant et de longue duréedurée.

    "Nous voulons faire mieux que les Etats-Unis et plus rapidement que la Russie", a déclaré Luo Jian, directeur de l'institut.

    Mais ces deux prototypes ne constituent encore qu'un projet en concurrence avec plusieurs autres, développés parallèlement par d'autres entreprises et mis en compétition afin de sélectionner celle qui sera chargée de réaliser l'engin définitif. Aucune communication n'a été faite sur les autres réalisations, celle qui vient d'être présentée officiellement paraissant la plus aboutie.

    La Chine projette l'envoi d'une sonde en orbiteorbite autour de la Lune à la fin de cette année, qui sera suivie par plusieurs missions d'exploration automatiques dont certaines avec retour d'échantillons. Le premier vol habité chinois est prévu vers 2017.