Une semaine après la fantastique descente de Huygens dans l'atmosphère de Titan et son atterrissage réussi sur le sol de la plus grande et la plus mystérieuse des lunes de Saturne, l'Agence spatiale européenne (ESA) réunira le 21 janvier des personnalités scientifiques participant à la mission pour présenter les premiers résultats issus de l'analyse des données envoyées par les instruments et débattre de ces nouveautés.

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    Au terme d'un voyage de près de sept ans et quatre milliards de kilomètres à travers le système solaire, la sonde Huygens a plongé, le 14 janvier à 11h13 heure de Paris, dans l'épaisse brumebrume atmosphérique de TitanTitan, terminant sa course à 13h45 heure de Paris sur le sol congelé de ce corps céleste. Pendant 1 heure et 12 minutes, Cassini a reçu d'excellentes données émises depuis la surface de Titan. La sonde Huygens a continué d'émettre pendant plusieurs heures, alors même que l'orbiteur avait déjà disparu derrière l'horizon et cessé d'enregistrer les données qu'il était chargé de relayer vers la Terre.


    Possible site du point d'impact de Huygens.
    Crédits Esa.

    En l'espace de 3 heures et 44 minutes, Cassini a pu nous faire parvenir plus de 474 Mbits de données, dont une série d'environ 350 images prises pendant la phase de descente et au sol. On y découvre un paysage apparemment façonné par l'érosion, avec des canaux de drainagedrainage, des motifs rappelant un tracé côtier et, à la surface, des objets ressemblant à des galets.

    L'analyse des échantillons atmosphériques prélevés entre une altitude de 160 km et le sol révèle la présence d'un mélange uniforme de méthane et d'azote dans la stratosphèrestratosphère. Elle indique également une augmentation constante de la concentration de méthane dans la troposphèretroposphère, jusqu'à la surface de Titan. Des nuagesnuages de méthane ont été décelés à environ 20 km d'altitude, ainsi qu'une brume de méthane ou d'éthane au voisinage de la surface.

    A partir du signal émis par la sonde et capté par un réseau mondial de radiotélescopes terrestres, les chercheurs pourront déterminer au kilomètre près sa trajectoire effective et en savoir plus sur les ventsvents qui soufflent sur Titan. L'analyse préliminaire du signal reçu donne à penser que Huygens émettait encore 3 heures après son atterrissage. Des enregistrements ultérieurs sont en cours d'analyse pour établir pendant combien de temps précisément la sonde a continué d'émettre.

    Des échantillons d'aérosolsaérosols ont également été prélevés à des altitudes comprises entre 125 et 20 km et analysés à bord. Pendant la descente, il a été procédé à un enregistrement sonore pour déceler d'éventuels « coups de tonnerretonnerre » déclenchés par des oragesorages lointains, cet accompagnement acoustique rendant plus spectaculaire encore la plongée de la sonde.

    Dès l'atterrissage de Huygens, qui s'est produit à une vitesse de l'ordre de 4,5 m/s, les instruments ont envoyé une multitude de données sur la texturetexture de surface de Titan - évoquant du sablesable ou de l'argileargile humide recouvert d'une fine croûtecroûte solidesolide - et sur sa composition - pour l'essentiel un mélange sale de glace d'eau et d'hydrocarbureshydrocarbures donnant au sol une teinte plus sombre que celle escomptée. La température mesurée au sol avoisinait les - 180° C.

    Les scientifiques ont été en mesure de présenter une première série de résultats étonnants dès le 15 janvier. Après plusieurs jours de traitement et d'analyse de ces résultats, ils pourront offrir un meilleur aperçu de cet étrange universunivers lointain à l'occasion d'une conférence de presse qui se tiendra vendredi 21 janvier à 11h00 au Siège de l'ESAESA, à Paris.