Un trio de planètes en orbite, de la masse de Neptune, autour d'une étoile semblable à notre Soleil. Cette avancée dans la découverte des exoplanètes, susceptibles d'affiner notre compréhension de l'Univers, a été réalisée, après deux ans de travaux, par des équipes d'astronomes européens. Avec l'aide précieuse du spectrographe Harps, situé sur un des télescopes de l'Eso (European Southern Observatory) à La Silla (Chili).

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    Vue d'artiste des exoplanètes de l'étoile HD69830. La planète la plus proche de son étoile (10 masses terrestres environ) accomplit sa révolution orbitale en neuf jours, la médiane (12 masses) en 31 jours et celle qui gravite à l'extérieur du système (18

    Vue d'artiste des exoplanètes de l'étoile HD69830. La planète la plus proche de son étoile (10 masses terrestres environ) accomplit sa révolution orbitale en neuf jours, la médiane (12 masses) en 31 jours et celle qui gravite à l'extérieur du système (18

    "Le système planétaire découvert autour de l'étoile HD69830 représente une pierre de RosetteRosette dans notre compréhension de la formation des planètes. Cela nous aidera sans aucun doute à mieux comprendre la diversité que nous avons observée depuis la première planète extra solaire découverte il y a onze ans", explique Michel Mayor. En 1995, avec son acolyte Didier Queloz, le directeur de l'Observatoire de Genève détectait, en effet, la première exoplanète (51 Pegasi). Il fait aujourd'hui partie de l'équipe de scientifiques européens qui viennent de révéler l'existence du "trident de NeptuneNeptune" gravitant autour d'une étoile située dans la constellation de la Poupe, à 40 années-lumières du système solaire.

    L'étude des exoplanètes est une des priorités des cosmologues qui y voient un outil de compréhension du système solaire, de la planète Terre et de la recherche de la vie dans l'UniversUnivers. Ces géantes lointaines, dont les massesmasses sont comprises entre cinq et vingt fois celles de la Terre, tournent autour d'un autre soleilsoleil que le nôtre. Souvent très proches de leur étoile, elles peuvent connaître des périodes orbitalespériodes orbitales très courtes. Beaucoup d'entre elles sont invisibles et c'est grâce aux perturbations imprimées à leur propre étoile-mère par leur attraction gravitationnelle - engendrant une légère modification de la trajectoire de l'astreastre - que l'on déduit leur existence. Dans le cas de HD69830, la technologie très pointue du spectrographespectrographe Harps - "le chasseur de planètes actuellement le plus précis au monde", selon Michel Mayor - a permis de saisir des variations de l'étoile d'à peine 9 km/h.

    Ces trois exoplanètes sont dotées de masses proches de celles de Neptune (17 fois celles de la Terre) et composent le système lointain dont l'échelle est la moins différente du nôtre. Des simulations permettent de les situer à des distances de leur étoile très inférieures à celle de la Terre-Soleil (150 millions de km). D'autres calculs, basés sur des modèles de formation planétaire, établissent leur structure: la planète la plus proche de HD69830 serait essentiellement rocheuse, la médiane mi-rocheuse mi-gazeuse et la troisième serait composée d'une enveloppe gazeuse coiffant un noyau de roches et de glace. Il s'agirait donc, pour cette dernière, d'une planète située en zone "habitable", suffisamment distante de son étoile pour que l'eau liquideliquide puisse être présente à la surface d'une planète solidesolide.

    "Tout cela en fait un système déjà exceptionnel, commente Willy Benz, de l'université de Berne. Mais la récente découverte faite par le télescope spatial Spitzertélescope spatial Spitzer, de la NasaNasa, de l'existence conjointe d'une éventuelle ceinture d'astéroïdesceinture d'astéroïdes, constitue la cerisecerise sur le gâteau." Cette découverte, associée à une forte émissionémission infra-rouge attribuable à de nombreuses collisions entre la deuxième et troisième exoplanètes, indiquerait que le système est en évolution.