Au cours d'un colloque "Politique spatiale et souveraineté européenne" qui se tenait vendredi 17 novembre au Capitole à Toulouse (France), le ministre des Affaires étrangères Philippe Douste-Blazy a tenu à mettre en garde contre un sérieux risque de décrochage technologique de l'Europe de l'Espace.

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    Le ministre appelle à cette occasion que le niveau d'investissements publics consacrés au domaine spatial restent six fois moins importants en Europe qu'aux Etats-Unis, ce qui assure à ces derniers une avance technologique non seulement importante, mais aussi durable. Il ajoute que la politique de la France se fonde sur trois grands principes, qui sont le libre accès à l'Espace pour des applications pacifiques, la sécurité des satellites en orbite et la garantie de préservation des intérêts légitimes de défense des états.

    Après une longue présentation des systèmes GalileoGalileo, qui prévoit l'indépendance européenne en matière de positionnement par satellite, et du GMES (Global Monitoring of Environment and Security), un réseau de satellites d'observation, le ministre a aussi rappelé le rôle du secteur spatial dans le système de défense au niveau international ainsi que le risque d'un usage offensif des satellites.

    Le Président de l'Union Paneuropéenne Internationale Alain Terrenoire, aussi organisateur du colloque, déclare qu'en matière spatiale, "la volonté politique est indiscutablement insuffisante, il est nécessaire qu'elle soit plus ambitieuse et volontariste. Il ne faut pas se laisser griser pas des programmes comme Ariane et Galileo" ajoute-t-il, "il faut penser à l'horizon 2030 - 2050 et à l'émergenceémergence dans le spatial de pays comme la Chine et l'inde".

    Otto de Habsbourg, aujourd'hui âgé de 94 ans et ancien président de Paneurope, rappelle quant à lui que l'Europe a vu émigrer 40.000 "cerveaux" au cours des cinq années écoulées, et déclare indispensable de créer une sorte de "Silicon ValleySilicon Valley à la mode européenne" afin de permettre aux jeunes chercheurs de travailler en toute quiétude dans un environnement libéré de toute contrainte bureaucratique comme on en rencontre bien trop souvent.

    On pourra enfin retenir en guise de conclusion cet avertissement de Philippe Douste-Blazy, qui ajoute que "le risque de décrochagedécrochage aurait pour conséquence de placer notre industrie dans une situation de sous-traitance inadaptée et de marginaliser l'Europe dans un domaine essentiel pour son avenir".