Les jolies petites tâches blanches de Jupiter disparaissent les unes après les autres. "C'est un changement de climat cyclique" affirme un scientifique américain qui leur prédit encore sept ans de malheur avant un grand retour à partir de 2012.

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    Astronomes amateurs, à vos télescopes ! Le jeu consiste à suivre, sur JupiterJupiter, le destin d'une espèceespèce en voie de disparition, en l'occurrence les taches blanches, visibles entre les bandes colorées qui ceinturent la planète géante.
    Cette hécatombe traduirait un changement climatiquechangement climatique global et cyclique, selon Philip Marcus, astronomeastronome de l'Université de Californie (à Berkeley), lequel, de son propre aveu, n'a jamais regardé Jupiter au télescope.

    Mais ce théoricien a élaboré une théorie expliquant la dynamique de formation et de disparition des tâches, présentée dans la revue Nature (datée du 22 avril). Car il ne fait aucun doute qu'elles ne sont pas éternelles : en 1939, trois grands ovales blancs sont apparus sous les yeuxyeux des astronomes et deux d'entre eux ont fusionné entre 1997 et 2000.
    Les tâches blanches se situent toutes entre les grands courants atmosphériques qui tournent autour de Jupiter à près de 500 km/h, chacun restant à la même latitudelatitude. Ces ventsvents puissants, assimilables aux jet-streams terrestres, soufflent vers l'est ou vers l'ouest.
    Entre deux courants tournant en sens contraire se forment d'énormes tourbillonstourbillons, qui nous apparaissent comme des tâches claires
    .

    "Ces tourbillons brassent l'atmosphèreatmosphère et augmentent les échanges thermiques entre les pôles et l'équateuréquateur" affirme Philip Marcus à Space.com.
    Sur Jupiter, les régions polaires sont effectivement juste un peu plus froides que la zone équatoriale, d'abord parce que la principale source de chaleur vient l'intérieur de la planète et non du Soleil, mais aussi, selon Philip Marcus, parce que ces tourbillons homogénéisent la température.

    Le cycle des cyclones

    Cette situation ne peut pas être stable : plus homogène, l'atmosphère se calme et les tourbillons s'amenuisent ou disparaissent. Du coup, les échanges thermiques se réduisent. Les pôles deviennent plus froids et l'équateur plus chaud. Quand l'écart de température atteint 10° C, le phénomène repart dans l'autre sens : la circulation se fait plus chaotique et les tourbillons réapparaissent.

    Jupiter subirait ainsi des cycles de 70 ans et serait aujourd'hui à la fin de la période de disparition des tâches. Philip Marcus prédit que les ovales blancs continueront à se raréfier durant les 7 prochaines années pour se multiplier ensuite.
    La grande tâche rouge, elle, ne serait pas concernée par ces aléas climatiques. Gigantesque (environ 12.000 par 25.000 km) et située près de l'équateur (35° sud), elle est observée depuis des lustres (1664, Robert Hooks, ou Jean-Dominique CassiniJean-Dominique Cassini, 1665).
    Elle a connu des changements de couleurs et a même semblé disparaître certaines années. Mais elle tient bon...