La réunion du Conseil de l'ESA qui s'est tenue fin juin, a débouché sur plusieurs décisions intéressantes. Si certains directeurs, dont le Directeur Général, Mr Dordain, ont été reconduits dans leurs fonctions, c'est surtout l'annonce du premier jet d'une coopération avec la Russie dans le développement d'un système de transport spatial habité qui a retenu l'attention.

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    Vue d'artiste d'un système de transport lunaire construit autour d'une capsule Soyouz et de modules européens, un module vie et un module dit technique :  - Un module Columbus modifié de façon à permettre de rejoindre la capsule (module vie) - Un module A

    Vue d'artiste d'un système de transport lunaire construit autour d'une capsule Soyouz et de modules européens, un module vie et un module dit technique : - Un module Columbus modifié de façon à permettre de rejoindre la capsule (module vie) - Un module A

    Les principaux contributeurs de l'Agence Spatiale EuropéenneAgence Spatiale Européenne que sont la France, l'Allemagne, l'Italie et la Belgique se sont déclarés favorables à une participation croisée avec la Russie dans ce projet connu sous le nom de Advanced Crew Transportation System (ACTS). ACTS serait capable d'exécuter une multitude de missions habitées après le retrait des navettes, toujours prévu en 2010.

    Concrètement, dans un premier temps, il ne s'agit que d'études exploratoires de 2 ans financées à hauteur de 15 millions de dollars pour la partie européenne. A l'issue de cette période, on devrait être en mesure de déterminer si un effort conjoint de développement est justifié. Autrement si l'Europe, la Russie et pourquoi pas le Japon se lancent dans la constructionconstruction d'un système de transport habité. En effet, le Japon a annoncé qu'il suivrait si l'Europe se lance dans l'aventure.

    Pendant ces 2 années, les bases du futur système de transport devrait être jetées. Une répartition du travail entre les industriels russes et européennes sur le développement des systèmes principaux ACTS que sont l'amarrage, les matériaux secondaires, l'avionique et d'autres technologies devrait être trouvée. Enfin, l'ESA a insisté sur le fait qu'elle soit partie prenante dans le développement des systèmes critiques et qu'elle ne soit pas limité à un simple rôle de sous-traitant.

    Et Kliper dans tout ça ?

    Il semble peu probable que la Russie soit en mesure de développer seule un programme de cette envergure. Or, avec la décision de l'Agence spatiale européenne de ne pas participer dans ce projet, tout indique que si la Russie ne l'abandonne pas, elle réoriente ses efforts vers une modernisation significative des capsules SoyouzSoyouz actuellement en service. Plus grandes et plus évoluées, les capsules Soyouz ne seraient plus seulement dédiées pour le transfert d'équipages entre la Terre et la Station spatialeStation spatiale. Des séjours de plus ou moins longues durées dans l'espace seraient ainsi possibles ce qui ouvrirait de nouvelles perspectives de recherches, mais également dans l'attrayant marché du tourisme spatialtourisme spatial.

    Kourou, base de lancement de l'ACTS ?

    Notons la possibilité d'utiliser l'Ensemble de lancement Soyouz du Centre spatial de Kourou pour lancer l'ACTS en plus du Cosmodrome de BaïkonourBaïkonour.

    Bien que d'ici 2009 des fuséesfusées russes Soyouz utiliseront Kourou comme base de lancement, il n'est pas pour l'instant question d'envoyer des hommes dans l'espace depuis Kourou. Reste que toutes les dispositions ont été prises de façon à adapter les installations assez facilement et à moindre coût si d'aventure l'Europe décidait de s'engager dans cette voie ces prochaines années.

    Mais la situation de Kourou ne se prête pas vraiment au lancement de missions habitées, en raison des procédures de sécurité des équipages qui prévoient la proximité de zones dégagées de façon à autoriser l'éjection des astronautes en cas de problème. Retomber en pleine mer et c'est la noyade assurée. Quant à retomber dans la forêt amazonienne, ce n'est guère plus réjouissant.

    Enfin, autre point abordé, la question sensible des transferts de technologies entre l'Europe et la Russie. Les responsables de l'ESA se sont dit confiants dans l'entente des russes et européens sur cette question.