Que vous soyez startuper, entrepreneur, industriel, chargé de relations publiques ou touriste, demain il vous sera possible de séjourner à bord du complexe orbital et d’utiliser à vos fins les ressources des parties américaines de la Station. Le but de la Nasa est d’aider à entrer, sur le marché naissant de l’économie du spatial, de nouveaux acteurs issus des secteurs privés et touristiques. Une façon d'offrir une seconde vie à la Station spatiale internationale (ISS) après le désengagement des partenaires,  prévu d’ici la fin de la décennie 2020.


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    À l'ère du New Space, la Nasa souhaite faire de la Station spatiale internationale (ISS) un levier de développement économique et aider à l'émergenceémergence de nouvelles capacités issues du secteur privé. Un projet pour répondre aux objectifs de la Nasa dans le domaine de l'exploration habitée, tout en soutenant les plans de commercialisation de l'industrie américaine. Pour cela, la Nasa vient d'annoncer l'ouverture des parties américaines de la station à des entreprises privées pour des activités commerciales et de marketing.

    L'idée est de développer une économie de l'espace viable dans l'espoir de voir le secteur privé reprendre l'ISS que les États-Unis et les autres partenaires du complexe orbitalcomplexe orbital souhaitent arrêter de financer à la fin des années 2020. 

    « Nous voulons devenir locataire, et non plus propriétaire de l’ISS », avait expliqué Jim Bridenstine, administrateur de la Nasa, en avril

    Vendredi, Jeff DeWit, le directeur financier de l'agence spatiale américaine a annoncé toute une série de mesures visant à faciliter l'utilisation du complexe orbital. Ainsi, dès 2020, il sera possible à des entreprises américaines d'utiliser les ressources de l'ISS à des fins commerciales et d'innovations, de façon à ouvrir de nouveaux marchés commerciaux. L'autre objectif de la Nasa est de s'associer avec ces industriels pour créer un vaste écosystèmeécosystème dans lequel la Nasa est l'un des nombreux clients qui achètent des services et des fonctionnalités à moindre coût dans le domaine de l'exploration notamment, et en soutien à ses programmes (entraînement des astronautes, nouvelles technologies...).

    L'astronaute Nick Hague réalisant une expérience à bord de l'ISS. © Nasa
    L'astronaute Nick Hague réalisant une expérience à bord de l'ISS. © Nasa

    Tout un chacun pourra séjourner à bord de la Station spatiale 

    L'annonce qui a suscité le plus grand intérêt concerne la décision d'autoriser jusqu'à deux missions courtes d'astronautes privés par an. Soit des séjours qui pourront durer jusqu'à 30 jours et permettre jusqu'à une douzaine d'astronautes privés de séjourner à bord de l'ISS pour des activités commerciales ou touristiques. La Nasa a fixé à 35.000 dollars le coût de la nuit à bord du complexe orbital par personne qui comprend la nourriture, l'eau, les toilettes et tout le système de support de la vie à bord.

    Seules contraintes, ces astronautes devront répondre à un certain nombre de critères de sécurité et médicaux, et qu'ils soient exclusivement transportés par le Crew Dragon de SpaceXSpaceX ou le Starliner de Boeing. La mise en service de ces deux taxis de l’espace est prévue dans le courant de l'année 2020. Boeing et SpaceX commercialiseront eux-mêmes leur service de transport spatial dont chaque vol sera facturé environ 58 millions d'euros, hors promotion.


    Reprise des voyages touristiques à bord de l’ISS

    Article de Rémy DecourtRémy Decourt, publié le 15 janvier 2011

    Suspendue pour cause de manque de place à bord des capsules SoyuzSoyuz, la commercialisation de séjours à bord de la Station spatiale internationale peut reprendre : RoskosmosRoskosmos fait passer de quatre à cinq unités la constructionconstruction annuelleannuelle de ces capsules. Attention, le tarif est très loin du low cost.

    Les voyages spatiaux touristiques (d'une dizaine de jours) ont été interrompus en 2009 en raison de l'augmentation du nombre d'astronautes acheminés à bord de l'ISS par les vaisseaux russes. L'équipage permanent de l'ISS étant passé de 3 à 6 personnes, les rotations nécessaires pour ces voyages ont été augmentées. La firme américaine Space Adventures vient de conclure un accord avec l'Agence spatiale russe et Rocket Space Corporation Energia pour la commercialisation de place à bord des Soyuz à partir de 2013.

    Trois touristes par an pourront prendre place sur des vols pour rejoindre l'ISS. « Nous sommes extrêmement heureux d'annoncer cet accord et nous remercions nos partenaires russes d'accroître la production de Soyuz » a déclaré Eric Anderson, président de Space Adventures.

    Des devises bienvenues

    Si du côté russe on se félicite de « l'augmentation des efforts pour satisfaire la demande en matièrematière du tourisme spatialtourisme spatial » indique Alexei Krasnov, chef des vols spatiaux de Roscosmos, c'est avant tout pour des raisons économiques. À plus de 40 millions de dollars le prix de la place, la rentrée de devise étrangère est significative pour un programme spatial exsangue sur le plan financier. En filigrane se pose la question de l'adaptation des capsules Soyuz en engins spatiaux plus économiques : mieux adaptés et simplifiés pour le transport payant de passagers. L'objectif étant de gagner de la place pour installer un quatrième siège.

    Des rêves qui ont un coût

    Le grand public découvre Space Adventures avec le voyage il y a 10 ans de Dennis Tito, alors premier touriste à prendre place à bord de la Station spatiale. La firme américaine a l'exclusivité mondiale pour commercialiser des places sur les Soyuz. Depuis 2001, 7 autres personnes l'ont suivi, dont Charles Simonyi qui vola deux fois en 2007 et 2009 et la première femme touriste de l'espace : l'américano-iranienne Anousheh Ansari. Au total, les clients de Space Adventures ont passé 3 mois dans l'espace et parcouru près de 58 millions de kilomètres autour de la Terre.

    Le dernier touriste de l'espace à avoir volé sur un Soyuz est le milliardaire canadien Guy Laliberté, fondateur du Cirque du SoleilSoleil, revenu sur Terre en octobre 2009 après 11 jours dans l'espace. Il n'avait pas souhaité révéler le montant de son billet, estimé à 40 millions de dollars. Mais on sait que son prédécesseur, Charles Simonyi, avait payé 35 millions de dollars en 2009, après avoir déboursé 25 millions pour son premier séjour spatial.