2018 sera-t-elle l'année de la maturité pour SpaceX ? La firme d’Elon Musk prévoit d'augmenter sa cadence de lancement. Gwynne Shotwell, présidente et directrice des opérations de SpaceX, interviewée par SpaceNews, fait le point sur l’état d’avancement des lanceurs en développement et l’amélioration du Falcon 9.

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    Dans une interview accordée au site d'informations spatiales SpaceNews, Gwynne Shotwell, présidente et directrice des opérations de SpaceXSpaceX, annonce pour 2018 une « augmentation de la cadence de lancement avec une dizaine de tirs de plus qu'en 2017 » ; elle vise, à terme, entre 30 et 40 lancements annuels. Cette année, la firme d'Elon MuskElon Musk a déjà réalisé 16 lancements ; 3, voire 4, missions sont à réaliser d'ici la fin 2017. Les missions prévues en 2018 n'incluent pas celles dédiées au déploiement des quelque 4.425 satellites de la constellation SpaceX. Bien que l'entreprise se soit exprimée sur ce sujet devant une commission du Congrès des États-Unis, Gwynne Shotwell est restée évasive sur la date des premiers lancements, « qui pourraient débuter ces prochains mois ».

    En 2018, la version Block 4 du Falcon 9 laissera la place à la Block 5, plus puissante, avec un moteur Merlin qui « délivrera une poussée de 190.000 livres, contre 176.000 pour l'actuel Merlin 1D ». Les évolutions de cette version sont largement inspirées des demandes de la Nasa, dans le cadre des missions commerciales d'équipage, et de celles de l'armée de l'Air des États-Unis, pour ses missions militaires.

    En 2018, une version améliorée du Falcon 9 sera mise en service, avec un objectif de réduction du temps de la remise en état de vol de l'étage récupéré. © SpaceX

    En 2018, une version améliorée du Falcon 9 sera mise en service, avec un objectif de réduction du temps de la remise en état de vol de l'étage récupéré. © SpaceX

    Le Falcon 9 et le Falcon Heavy

    Cette cinquième version du Falcon 9, dont le premier vol date de juin 2010, est conçue avec un objectif de « réutilisation de dix fois de l'étage principal, voire plus, et la réduction du cycle de la réutilisation de l’étage principal entre deux vols ». Les améliorations apportées ont aussi pour but de simplifier la fabricabilité du lanceur.

    Le Falcon HeavyFalcon Heavy, dont l'étage principal est formé de trois étages principaux du Falcon 9, utilisera également la version Block 5, sauf lors de son vol inaugural (le lanceur est en cours de constructionconstruction). Ce premier tir, dont la date n'a toujours pas été officiellement annoncée, est attendu d'ici la fin de l'année 2017, mais « pourrait finalement avoir lieu seulement en janvier ». 

    Le Big Falcon Rocket, un lanceur à tout faire

    À l'horizon 2022, SpaceX prévoit de remplacer le Falcon 9 et le Falcon Heavy par le Big Falcon Rocket (BFR), un lanceur entièrement réutilisable et dédié au lancement de satellites, aux vols habitésvols habités et aux missions d'exploration. Celui-ci a été présenté en octobre 2017, lors du Congrès international d'astronautiqueastronautique (IAC) qui s'est tenu en Australie. Néanmoins, « le Falcon 9 et le Falcon Heavy resteront en service tant qu'il y aura une demande pour les utiliser ». 

    Ce futur lanceur sera équipé du moteur Raptor, qui fonctionne avec un mélange de méthane et d'oxygèneoxygène. L'étage principal du BFR comptera 31 de ces moteurs (6 pour l'étage supérieur), contre 27 moteurs Merlin pour le Falcon Heavy et 9 pour le Falcon 9. Il fut un temps envisagé d'adapter les moteurs Raptor au lanceur Falcon 9, mais ce ne sera finalement pas le cas.

    Enfin, SpaceX travaille aussi sur des tests de récupération de la coiffe du Falcon 9 et sur une tentative de récupération d'un étage supérieur pour le réutiliser. Il s'agit moins d'une question de réduction de coûts que d'en savoir plus sur la réutilisabilité complète d'un lanceur pour préparer au mieux les différentes versions du BFR qui seront nativement réutilisables.