Solar Orbiter a réalisé un nouveau survol de Vénus dans la nuit de samedi à dimanche à 3 h 26, heure de Paris. Peu de temps avant le survol, la sonde de l’Agence spatiale européenne s'est pris de plein fouet un reste d'éruption solaire. Solar Orbiter est en route pour étudier le Soleil de très près. Pour se placer sur une orbite passant au-dessus des pôle de notre Étoile, Solar Orbiter utilise Vénus comme assistance gravitationnelle… et en profite pour faire un peu de « science bonus ».


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    Solar Orbiter a décollé de la Terre en 2020. Ce n'est pas long de faire le trajet de l'orbite de la Terre jusqu'à une orbite plus proche du Soleil. Pour rappel, notre Étoile ne se trouve qu'à 150 millions de kilomètres de nous (soit huit minutes-lumière). En revanche, il est beaucoup plus compliqué de se mettre sur une orbite héliocentriquehéliocentrique polaire.

    Une des principales missions de Solar Orbiter est d'en apprendre plus sur son fabuleux champ magnétiquechamp magnétique. L'idéal pour cela est de faire des mesures également au-dessus des pôles magnétiques, qui sont à peu près confondus avec les pôles géographiquespôles géographiques de la Terre. Le souci est d'y accéder.

    Étant donné que tous les astresastres de notre Système solaireSystème solaire se trouvent à peu près sur le même plan (le plan de l'écliptiqueplan de l'écliptique), il est aisé pour une sonde d'évoluer sur ce même plan. Mais, pour se mettre en orbite polaire autour du Soleil, il faut petit à petit augmenter l'inclinaison de l'orbite. Pour éviter de consommer trop de carburant, l'ESAESA a décidé de le faire progressivement à l'aide de l'assistance gravitationnelleassistance gravitationnelle de VénusVénus. Le survolsurvol de samedi n’est que le troisième sur huit !

    Plan de vol de Solar Orbiter. © ESA, S. Poletti
    Plan de vol de Solar Orbiter. © ESA, S. Poletti

    MàJ : avant ce troisième survol de Vénus, Solar Orbiter a croisé la route d'une formidable éjection de plasma qui résultait d'une grosse éruption solaireéruption solaire datant du 30 août. Heureusement, la sonde est équipée de toutes les protections pour en survivre et l'ESA a annoncé qu'elle se portait bien. D'ailleurs ses instruments scientifiques en ont profité pour faire des mesures. 

    Puissante éjection de masse coronale (CME) observée le 30 août par la sonde Soho et son coronographe Lasco C3. L'événement s'est produit sur la face du Soleil opposée à la Terre. Vénus était sur son chemin. © ESA, Nasa, Soho
    Puissante éjection de masse coronale (CME) observée le 30 août par la sonde Soho et son coronographe Lasco C3. L'événement s'est produit sur la face du Soleil opposée à la Terre. Vénus était sur son chemin. © ESA, Nasa, Soho

    Un peu de science en bonus

    Le temps pour faire le voyage jusqu'à l'orbite polaire héliocentrique est long, mais il n'est pas perdu pour autant. Solar Orbiter a déjà fait des survols du Soleil parmi les plus proches de l'histoire de la conquête spatiale. Un prochain survol au périhéliepérihélie est d'ailleurs prévu le 13 octobre et devrait à nouveau battre un nouveau record en passant à près de 43 millions de km de la surface.

    Samedi dernier, Solar Orbiter est passé à 6.400 km de Vénus et en a profité pour étudier le champ magnétique de notre planète voisine, notamment la région où ce champ interagit avec le vent solairevent solaire. En effet, à la différence de notre champ magnétique qui est produit par les mouvementsmouvements de convectionconvection de métauxmétaux au cœur de notre Planète, celui de Vénus est engendré par l'interaction entre le vent solaire et l'épaisse atmosphèreatmosphère de la planète.

    Vue d'ensemble des instruments scientifiques à bord de Solar Orbiter, dont le magnétomètre qui servira à étudier les champs magnétiques du Soleil, et occasionnellement celui de Vénus. © ESA, S. Poletti
    Vue d'ensemble des instruments scientifiques à bord de Solar Orbiter, dont le magnétomètre qui servira à étudier les champs magnétiques du Soleil, et occasionnellement celui de Vénus. © ESA, S. Poletti