Le guépard est l’animal le plus rapide… sur la terre ferme, probablement. Mais dans les airs, il est battu à plate couture par le faucon pèlerin notamment. Et sous l’eau, à en croire des chercheurs américains, par un organisme unicellulaire au nom difficilement prononçable, le Spirostomum ambiguum.


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    Quelle est la créature la plus rapide au monde ? Bip Bip, bien sûr ! Ce drôle d'oiseauoiseau bleu apparu sur les écrans en 1949. Un oiseau inspiré du grand Géocoucou que l'on surnomme parfois le roadrunner, comprenez le « coureur de route ». Eh bien non... Car si dans le dessin animé, l'animal facétieux échappe immanquablement au coyotecoyote, dans la réalité, il ne court pas à plus de 30 km/h. Ce qui, malgré la belle performance, reste modeste.

    Surtout si l'on considère que la vitesse maximale enregistrée pour un faucon pèlerin en piqué atteint presque les 390 km/h. Ce qui le rend aussi rapide qu'un avion de chasse. En effet les deux sont capables de parcourir 200 fois leur longueur par seconde. À ce petit jeu-là, ils sont tout de même largement battus par le colibricolibri d'Anna qui, en piqué à la mode parade nuptiale, parcourt 383 fois la longueur de son corps en une seule seconde !

    Sur la terre ferme, c'est le guépardguépard qui bat tous les records avec des pointes de vitesse à plus de 110 km/h. Il est talonné par le springbok et le chevreuilchevreuil. De pareilles vitesses sont aussi atteintes dans l'eau par le makaire bleu et l'espadonespadon voilier.

    Des chercheurs du <em>Georgia Institute of Technology </em>étudient le <em>Spirostomum ambiguum</em>, un protozoaire en forme de ver qui est capable d’accélérer de manière incroyable en contractant son corps. © Rob Felt, <em>Georgia Institute of Technology</em>
    Des chercheurs du Georgia Institute of Technology étudient le Spirostomum ambiguum, un protozoaire en forme de ver qui est capable d’accélérer de manière incroyable en contractant son corps. © Rob Felt, Georgia Institute of Technology

    Un organisme unicellulaire en tête ?

    Désormais, il faudra ajouter à ce classement - peut-être, même le propulser en tête du classement - un minuscule protozoaireprotozoaire, organisme unicellulaire, le Spirostomum ambiguum. On le trouve dans les lacs et les étangs. Et lorsqu'il est surpris, il contracte son corps en forme de ver de plus de 60 % en seulement quelques millisecondes. Une accélération de 200 m/s2 alors que celle d'un guépard ou d'une Formule 1 est de l'ordre des 10 m/s2 ! Le tout sans endommager sa structure interne (organelles, cytosquelettecytosquelette, etc.).

    Une prouesse qui intrigue les scientifiques. Car impossible d'atteindre de telles performances à l'aide de simples muscles. Le Spirostomum ambiguum a recours à des ressorts et à des moteurs moléculaires. D'où l'idée de chercheurs du Georgia Institute of Technology (États-Unis) d'aborder la question comme un ingénieur aborderait un problème mécanique.

    Leur idée, copier les solutions mises en œuvre par le Spirostomum ambiguum afin d'imaginer les robots du futur presque invisibles à l'œilœil nu, mais capables de grandes accélérations. Des robotsrobots qui, comme le protozoaire, auraient résolu leurs problèmes de densité énergétique et de fragilité.