Le cannabis en usage thérapeutique ? De nombreux chercheurs étudient cette possibilité prometteuse pour atténuer les effets liés à différentes pathologies et à leur traitement (problèmes musculaires dans les scléroses, perte d'appétit chez les personnes atteintes de sida, douleurs et nausées pendant la chimiothérapie dans les cancers, etc.). Mais de récents travaux montrent qu'un tel usage n'est pas anodin pour l'état psychologique du patient…

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    Psychose : l'effet indésirable des traitements médicaux à base de cannabis

    Psychose : l'effet indésirable des traitements médicaux à base de cannabis

    Le deltadelta-9-tetrahydrocannibol, principe actifprincipe actif du cannabiscannabis, administré par voie orale. Voici donc l'objet de la publication du 1er avril dernier dans la revue BMC Psychiatry par le Dr Bernard Favrat et son équipe de l'Institut Universitaire de Médecine LégaleMédecine Légale en Suisse. Initialement, les chercheurs travaillaient sur un essai thérapeutiqueessai thérapeutique de médicaments à base de cannabis chez des volontaires. Ce genre d'expérience est bien encadré et rien ne laissait prévoir la chose suivante...

    Deux sujets masculins ont ressenti une altération des fonctions psychomotrices et une sévère anxiété typique des psychosespsychoses (déréalisation, dépersonnalisation, et symptômessymptômes paranoïdes) rencontrées chez le fumeur de cannabis. L'un a reçu du dronabinol, THCTHC de synthèse utilisé en médecine sur le continent américain depuis 1985, l'autre une décoction de THC naturel. Or, généralement, les effets du THC sur les fonctions psychomotrices commencent lorsque la concentration dans le sang atteint 10 ng/ml de plasma.

    Bien sûr, par sécurité, les volontaires ont eux reçu de faibles doses de THC et les deux personnes en question présentaient des taux sanguins inférieurs (respectivement 4.7 ng/ml et 6.2 ng/ml). L'une des deux a même reconnu que ces troubles lui semblaient pires que ceux qu'elle avait ressenti en fumant du cannabis. Ainsi, les chercheurs supposent que le phénomène pourrait provenir de l'ingestioningestion du THC (plutôt que de l'inhalationinhalation) car sa digestiondigestion pourrait produire de puissants métabolitesmétabolites capables de provoquer des effets psychotiques. Cette étude démontre bien l'incertitude qui règne encore dans le domaine des médications à base de THC...