Le réacteur de recherches Jules-Horowitz (RJH), le premier de ce type construit depuis trente ans, sera installé au centre du Commissariat à l'Energie Atomique (CEA) de Cadarache, dans les Bouches-du-Rhône (France). Le but de cette réalisation est de mettre au point et tester de nouveaux combustibles et matériaux qui seront mis en œuvre dans les réacteurs électrogènes d'aujourd'hui et de demain, notamment pour préparer la 4ème génération.

au sommaire


    Emplacement du site de Cadarache

    Emplacement du site de Cadarache

    Mais au-delà de l'expérience scientifique, le RJH, dont la mise en service est prévue en 2014, produira jusqu'à 25% des radioéléments utilisés en médecine nucléaire et pourra contribuer à la production de silicium de haute performance pour les composants de l'industrie de l'électronique.

    La cérémonie d'inauguration des travaux s'est déroulée en présence d'Alain Bugat, administrateur général du CEA, Philippe Pradel, directeur de l'énergie nucléaire au CEA, Serge Durand, directeur du Centre de Cadarache, des partenaires industriels français (EDF, Areva) et internationaux et de plus de 500 invités.

    "Le RJH apportera une capacité d'expertise modernisée nécessaire pour la France mais aussi l'ensemble de l'Europe", déclare François Loos, ministre délégué à l'Industrie, ajoutant que "ce projet contribuera à développer des énergies non polluantes, conformément à la feuille de route du dernier Conseil européen prévoyant de réduire de 20% les émissions de gaz à effet de serregaz à effet de serre en Europe à l'horizon 2020". Il souligne aussi la position stratégique de la France, qui avec ce nouvel instrument d'une puissance de 100 mégawatts sera amené à succéder tout naturellement aux réacteurs de recherches européens actuellement en service, dont la plupart devraient être progressivement arrêtés dans les dix prochaines années, certains ayant plus de 45 ans d'âge.

    Alain Bugat, administrateur général du CEA, a rappelé que "face à l'ampleur des enjeux de la politique énergétique, la capacité de recherche et développement à répondre aux besoins de l'industrie et des pouvoirs publics en apportant des solutions plus compétitives tout en garantissant les meilleurs niveaux de sûreté, devient un sujet central. Si, ces dernières décennies, la R&D a contribué à la compétitivité de l'énergie nucléaire en en faisant la production d'électricité la moins chère, il reste de nombreux défis scientifiques et technologiques à relever pour que l'énergie nucléaire s'inscrive de manière durable et acceptée dans les politiques énergétiques".

    "La relance du nucléaire dans le monde se confirme par l'annonce de la constructionconstruction d'une trentaine de réacteurs dans une douzaine de pays au moins", ajoute encore Alain Bugat, qui insiste sur le rôle du RJH dans l'indispensable formation de nouvelles générations d'ingénieurs et techniciens nucléaires.

    Enfin, Frank Deconinck, président de la European Nuclear Society, a indiqué que "le RJH est une démonstration de la nouvelle culture dans laquelle les avancées scientifiques obtenues dans le cadre d'une collaboration internationale doivent bénéficier à l'humanité entière et non servir uniquement aux intérêts nationaux".

    Le RJH sera aussi amené à remplacer l'installation Osiris de Saclay (Essonne), poursuivant un programme de mise au point de nouveaux matériaux résistant notamment aux conditions extrêmes des réacteurs à fusion tels qu'IterIter et des combustiblescombustibles nucléaires innovants, prémices à la construction d'un prototype de réacteur de quatrième génération à l'horizon 2020.

    Au cours de cette cérémonie, plusieurs partenaires industriels (EDF, Areva) ainsi que des instituts nucléaires européens (République Tchèque, Belgique, Finlande, Espagne) ont signé un accord de participation au programme RJH.

    L'investissement se chiffre à 500 millions d'euros, financés à 50% par le CEA, 20% par les partenaires internationaux, 20% par EDF et 10% par Areva.