L'Union européenne a annoncé qu'elle allait soutenir un projet ERA-NET visant à coordonner les programmes de recherche nationaux dans le domaine de la génomique végétale de dix États membres de l'UE et de la Norvège (voir annexe). Nouvelle initiative en faveur de la création d'un véritable espace européen de la recherche (EER; en anglais, ERA) le projet quadriennal «European Research Area Plant Genomics (ERA-PG)» bénéficiera d'un concours financier de 2,2 millions d'euros au titre du sixième programme cadre de recherche (6e PC, 2002-2006).

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    Génomique végétale : Terrain propice à la collaboration entre UE et ERA-NET

    Génomique végétale : Terrain propice à la collaboration entre UE et ERA-NET

    Le projet a essentiellement pour but de partager les bonnes pratiques, de mettre au point des procédures communes de gestion de programme et des activités conjointes, telles que la mise en commun de ressources et l'organisation d'appels de propositions conjoints.
    La coopération transnationale au niveau des programmes permettra de maximiser la rentabilité des 80 millions d'euros investis chaque année en Europe dans la génomiquegénomique végétale.
    Parallèlement, il importe que les programmes de recherche apportent une réponse claire aux inquiétudes et aux arguments des consommateurs qui opposent les risques écologiques potentiels aux bénéfices agronomiques de la génomique végétale, tout en soulignant l'importance de cette discipline au sein de la recherche scientifique.

    Commentant cette annonce, Philippe Busquin, commissaire responsable de la recherche européenne, a déclaré: «La génomique végétale a été inventée et développée en Europe. C'est un domaine de recherche très prometteur pour résoudre les grands problèmes qui se posent à notre société, de l'agricultureagriculture durable à la santé humaine en passant par la décontamination des sites pollués et la qualité des aliments. Je me réjouis de l'engagement pris par les responsables des programmes nationaux en matière de génomique végétale de mettre en commun leurs efforts au sein d'un projet de coopération ERA-NET.
    Cela devrait contribuer à retenir en Europe nos scientifiques de renommée mondiale. La coordination de ce domaine technologique est essentielle au maintien de la compétitivité de l'agriculture et de l'industrie européennes.
    Enfin, le projet ERA-PG pourrait recenser de nouveaux axes de recherche où l'Europe devrait contribuer à des programmes internationaux ou s'efforcer d'atteindre la suprématie au niveau mondial »
    .

    La génomique végétale pour l'amélioration des cultures

    L'introduction de cultures génétiquement modifiées en Europe continue de faire l'objet d'intenses discussions. D'une façon générale, les scientifiques s'accordent sur les avantages que ces cultures peuvent apporter, mais les consommateurs demeurent méfiants.

    Les discussions sur les risques écologiques et les avantages pour l'agriculture dans le monde sont nombreuses, mais les recherches continuent et doivent continuer.

    Pendant ce temps, les responsables politiques doivent prendre des décisions scientifiquement fondées.

    En outre, la génomique végétale contribuera non seulement à la mise au point d'organismes génétiquement modifiésorganismes génétiquement modifiés (OGM), mais, apportera aussi des applications utiles dans toutes sortes d'autres domaines, tels que l'accélération de la sélection végétale et l'amélioration des plantes traditionnelles, ou la réhabilitation des sites pollués par l'industrie.

    Le grand débat public a mis en lumière l'importance de la génomique végétale en tant que thème de recherche scientifique. Directement ou indirectement, les végétaux procurent l'essentiel de l'alimentation mondiale et constituent des sources renouvelables d'énergie et de matériaux.
    De l'exploitation forestière à la production pharmaceutique, les plantes occupent une place centrale dans une partie non négligeable de l'industrie européenne. L'étude de leurs génomesgénomes est essentielle pour orienter l'innovation, pour stimuler l'exploitation commerciale et pour entretenir la compétitivité de l'économie européenne.

    Plus de coordination au sein de ERA-PG

    L'Europe investit environ 80 millions d'euros chaque année dans le domaine de la génomique végétale soit autant que les États-Unis.
    Cependant, cette somme est répartie entre de nombreux programmes de recherche nationaux. Leur coordination permettrait à l'Europe de déployer ses budgets de recherche de façon plus cohérente, d'optimiser ses investissements dans des ressources coûteuses et de s'assurer que les résultats obtenus sont à la pointe de ce qui se fait en génomique végétale aujourd'hui.

    ERA-PG regroupe l'essentiel des activités de génomique végétale sous une même bannière et assure la masse critique nécessaire pour que la recherche soit un facteur clé de l'innovation dans ce secteur. Le projet intègre des programmes nationaux et régionaux pour élaborer les connaissances communes nécessaires au développement cohérent des politiques et une structure qui permettra d'exploiter des ressources limitées de manière aussi efficace que possible.
    Ce projet ERA-NET comporte une vision à long terme : en inscrivant progressivement les programmes européens de génomique dans un même cadre, on devrait parvenir à une planification stratégique et, en fin de compte, à un financement de la recherche à un niveau transnational.
    C'est le seul moyen, de l'avis des partenaires, de satisfaire la demande européenne en travaux de génomique végétale pour la médecine, l'agriculture et l'innovation industrielle.

    Collaboration progressive

    Le projet ERA-PG s'appuie sur une solidesolide assise constituée des collaborations existantes. Il existe déjà des actions conjointes de coopération entre la France et l'Allemagne, qui, outre leurs programmes nationaux, ont également lancé, en association avec l'Espagne, un programme trinational de génomique végétale bénéficiant d'un financement conjoint. À ce jour, des organisations de onze pays européens, dont la Norvège, ont rejoint le projet ERA-PG; il s'agit notamment d'organismes de financement nationaux, de ministères et institutions scientifiques.

    Cependant, le projet est voué à s'étendre, grâce notamment à la participation d'autres États membres et de pays candidats qui lancent à leur tour des initiatives dans le domaine de la génomique végétale.

    Échange d'informations

    Un simple échange d'informations a déjà commencé entre les participants au projet ERA-PG pour déterminer l'état actuel de la recherche en génomique, son mode de gestion et d'administration et les priorités de chaque pays en matière de recherche.
    Sur la base des informations recueillies, le réseau recense et encourage les bonnes pratiques parmi les participants.

    Cet exercice d'étalonnage aidera les partenaires à définir des activités stratégiques. À travers des échanges à court terme de gestionnaires de programmes et des discussions entre les concepteurs et les gestionnaires des programmes, ERA-PG permettra d'identifier les obstacles à une coopération plus poussée et des domaines dans lesquels lancer des activités conjointes. Une autre tâche consistera à investir dans les cadres juridiques existants, et à les développer, afin de garantir une collaboration durable entre partenaires nationaux et partenaires industriels.

    L'Europe a un rôle important à jouer dans la production future de denrées alimentaires sûres et saines pour nourrir une population mondiale croissante.