Découverte exceptionnelle dans le Yucatan : de son extraction de l'eau de mer à sa distribution dans les grandes cités de l'intérieur des terres, c'est une véritable industrie du sel qu'a révélé le travail d'une archéologue américaine.

au sommaire


    Dans son dernier livre, In Search of Maya Sea Traders, paru en février 2005, aux éditons Texas A&M University Press, Heather McKillop explique 25 ans de recherches et raconte ses aventures dans les forêts tropicales du Yucatan,  entre le Belize, le Mexiqu

    Dans son dernier livre, In Search of Maya Sea Traders, paru en février 2005, aux éditons Texas A&M University Press, Heather McKillop explique 25 ans de recherches et raconte ses aventures dans les forêts tropicales du Yucatan, entre le Belize, le Mexiqu

    Des années de recherches sur le terrain, des aventures dans la jungle dignes d'Indiana Jones et pour finir des plongées dans le lagon de Punta Ycacos, sur la côte sud du Belize : c'est ce qu'il a fallu à Heather McKillop, chercheuse au département de géographie et d'anthropologie de la Louisiana State University (Los Angeles) pour changer radicalement les idées sur la civilisation Maya. On ne les croyait qu'artisans, on découvre des industriels contrôlés par l'Etat.

    Sa trouvaille, qui vient d'être publiée dans les comptes-rendus de l'académie des sciences américaines (PNAS), n'a rien d'une découverte fortuite : la scientifique travaille sur ce sujet depuis 1979.

    De la mer à la ville en canoë

    En dénichant sous l'eau 41 ateliers, l'archéologue-plongeuse a pu comprendre comment les Mayas, entre 600 et 900 après Jésus-Christ, extrayaient le sel de l'eau de mer en la faisant bouillir dans des poteries. L'ampleur de la production exclut une utilisation domestique. Par ailleurs, la découverte d'une pagaie montre que le sel était ensuite remonté en canoës le long des rivières jusque dans l'intérieur des terres, vers les grandes cités de la société maya, dans l'actuelle péninsulepéninsule du Yucatan.

    A des centaines de kilomètres de la mer, la population des grandes villes était ainsi alimentée en sel par ce qui ressemble beaucoup plus à une industrie centralisée au niveau de l'Etat qu'à l'activité d'une myriade d'artisans indépendants.