Des tempêtes de poussières planétaires empêchant d'utiliser des panneaux solaires et menaçant l'électronique des rovers martiens sont possibles sur Mars. On a des raisons de penser qu'il peut s'en produire une avant la fin de l'année 2016.

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    La mission européenne ExoMars 2016 prépare son arrivée autour et sur Mars ce dimanche 16 octobre 2016 à 10 h 31 (heure de Paris). Trois jours plus tard le module Schiaparelli qu'elle emporte se posera dans la région de Meridiani Planum. Dépourvu de panneaux solaires, celui-ci ne pourra compter que sur ses batteries pour conduire son programme scientifique qui ne devrait guère durer plus d'une semaine. Son travail ne devrait donc pas être affecté par la prédiction d'un chercheur de la Nasa, James Shirley.

    Il s'appuie sur la théorie qu'il a développée dans un article du célèbre journal Icarus pour annoncer le retour d'une des tempêtestempêtes globales qui affectent la Planète rouge. Selon lui, elle pourrait se produire dans les semaines ou les mois après le 29 octobre 2016.


    Les rovers martiens Spirit et Opportunity ont permis de prendre des images de tourbillons de poussière comme on peut le voir dans cette vidéo. Le rover Curiosity, contrairement à ses deux aînés, ne dépend pas du rayonnement du Soleil et il devrait donc nous permettre de prendre des images au sol de la tempête martienne qui s'annonce. Pour obtenir une traduction en français assez fidèle, cliquez sur le rectangle blanc en bas à droite. Les sous-titres en anglais devraient alors apparaître. Cliquez ensuite sur l'écrou à droite du rectangle, puis sur « Sous-titres » et enfin sur « Traduire automatiquement ». Choisissez « Français ». © caltech

    Les sondes martiennes en orbite, tel Mars Reconnaissance OrbiterMars Reconnaissance Orbiter (MRO), observent fréquemment des tempêtes de poussière sur Mars. Mais il ne s'agit pas des tempêtes globales qui changent l'aspect de la  planète en cachant les détails de sa surface et que l'on a pu observer à neuf reprises depuis 1924. La dernière, en 2007, avait d'ailleurs affecté le fonctionnement des rovers Spirit et OpportunityOpportunity qui tiraient leur énergieénergie de panneaux solaires. Les ingénieurs de la Nasa avaient dû prendre des mesures spéciales pour permettre aux robotsrobots de traverser cette épreuve avec les meilleures chances de survie.

    Des tempêtes martiennes planétaires influencées par les planètes

    Bien que ces tempêtes planétaires ne soient très probablement pas aussi spectaculaires et redoutables que l'ont montré les images du film Seul sur Mars, elles ne faciliteront certainement pas la vie des colons martiens qu'Elon Musk arrivera peut-être à transporter sur la Planète rouge. Il serait sans aucun doute d'une aide précieuse d'avoir la possibilité de prédire leur occurrence.

    Les courbes de ce schéma montrent les variations au cours d'une année martienne de l'ensoleillement (à gauche) et du moment angulaire orbital (à droite) sur Mars. Les courbes de la région orange correspondent aux années où des tempêtes planétaires ont été observées avec des dates indiquées par les croix. Les similitudes avec celle de l'année 2016 (en bleue) sont frappantes et on peut s'attendre à une nouvelle tempête dans quelques semaines à quelques mois selon la courbe bleue où la flèche indique la période actuelle. Elle peut survenir pendant la saison des tempêtes de poussières régionales (<em>dust storm season</em>). © Nasa, JPL-Caltech

    Les courbes de ce schéma montrent les variations au cours d'une année martienne de l'ensoleillement (à gauche) et du moment angulaire orbital (à droite) sur Mars. Les courbes de la région orange correspondent aux années où des tempêtes planétaires ont été observées avec des dates indiquées par les croix. Les similitudes avec celle de l'année 2016 (en bleue) sont frappantes et on peut s'attendre à une nouvelle tempête dans quelques semaines à quelques mois selon la courbe bleue où la flèche indique la période actuelle. Elle peut survenir pendant la saison des tempêtes de poussières régionales (dust storm season). © Nasa, JPL-Caltech

    En poste au JPLJPL, James Shirley pense y être parvenu. Ces bouleversements planétaires qui sont survenus notamment en 1956, 1977, 1982, 1994, 2001 et 2007 (mais probablement à d'autres dates où l'observation de l'aspect de Mars n'était pas aisée) semblent liés à une sorte de cycle imposé à Mars par la mécanique céleste selon le chercheur. Les perturbations gravitationnelles des autres planètes du Système solaireSystème solaire font changer le moment cinétiquemoment cinétique orbital de Mars autour du SoleilSoleil selon une périodicité de 2,2 ans. Ces variations sont aussi en relation avec la période orbitalepériode orbitale de Mars qui est de 1,9 an. Il semble que lorsque le moment cinétique orbital de Mars est à son maximum et que cela se produit au début de la saisonsaison des tempêtes de poussières régionales, une tempête planétaire peut se produire. Ce serait une condition nécessaire mais pas suffisante.

    On ne devrait pas tarder à être fixé...